Le Seigneur est mon...
(4e dimanche de Pâques : Actes 4, 8-12 ; 1 Jean 3, 1-2 ; Jean 10, 11-18)
La plupart de nos lecteurs, pour compléter notre phrase titre, mettraient : berger. On serait peut-être surpris que ce jour, souvent appelé dimanche du Bon Pasteur, la Liturgie n’emploie pas le Psaume vingt-deux comme responsorial.
Cependant, tandis que l'Évangile se concentre sur Jésus en tant que pasteur, les autres lectures et le psaume considèrent d'autres images ou titres.
Par exemple, Jésus est la pierre méprisée. Saint Pierre, continuant le discours de notre lecture de la semaine dernière, applique le psaume 117 au peuple qui l’entoure dans le Temple : « La pierre méprisée de vous, les bâtisseurs », signalant ainsi l'attitude hostile de certains parmi le peuple et des chefs vers le Christ.
À la Salette, la Sainte Vierge a donné des exemples de la façon dont son peuple avait méprisé son Fils. Avons-nous, personnellement, mérité ses reproches ? En contemplant le crucifix sur sa poitrine, entendons-nous les paroles de Pierre, lorsqu’il parle de « Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié » ? Si c’est le cas, approchons-nous du Seigneur avec un humble repentir.
Jésus est la pierre d’angle, le fondement de notre foi et de l'Église. Cette image ressemble beaucoup à ce que nous trouvons dans le Psaume 17, où David appelle le Seigneur « ma force, mon roc, ma forteresse, mon libérateur ». Là on se trouve devant Dieu dans une attitude de confiance.
Il en est de même pour nous vis-à-vis du Bon Pasteur, bien que l’orgueil nous tente de procéder suivant notre propre avis, même quand il nous mène sur le chemin du péché. Ne voulant être abandonnes par le Bon Pasteur—souvenez-vous des paroles de Marie : « Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas » —pourquoi oserions-nous l’abandonner ? Nous avons besoin de lui pour nous guider, pour nous nourrir (surtout de l'Eucharistie), pour nous protéger.
Pierre méprisée, pierre d’angle, Bon Pasteur : il ne s’agit pas seulement de nomenclature, mais de notre rapport avec Dieu le Fils.
Certains diraient peut-être : « Le Seigneur est mon ami », non pas comme des égaux, bien sûr, mais en tant que quelqu'un qui se soucie de nous. Le message de la Salette en dit autant.
Réfléchissez-y. Jésus, c’est qui pour vous ? Qui êtes-vous pour lui ? Plus important encore, ressentez-vous profondément son amour pour vous ? Y répondez-vous pareillement ?
Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.