Les plus grands commandements
(31e dimanche ordinaire : Deutéronome 6, 26 ; Hébreux 7, 23-28 ; Marc 12, 28-34)
Lorsque nous voyons des représentations des tablettes des dix commandements, assez souvent l'une d'elles montre nos obligations envers Dieu et l'autre, nos devoirs envers le prochain.
La question du scribe dans l'Évangile d'aujourd'hui et la réponse de Jésus n'abordent pas ceux-là. En fait, il n'y a pas de controverse quant à savoir lequel des dix était le premier. La question concernait plutôt de savoir lequel des plus de six cents commandements et statuts de la Loi était le plus important.
La réponse de Jésus est tellement importante que l'Église nous en donne la source dans la première lecture, et le scribe reprend ce que dit Jésus. Nous voyons ici, aussi, un exemple encourageant de ce que cela signifie d'être en harmonie avec l'enseignement du Christ, quand Jésus : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ».
À La Salette, la Sainte Vierge a aussi bien reflété le même message, bien que dans une perspective différente. Elle a montré qu'en ne donnant pas au Seigneur le jour qu'il s'était réservé, et en abusant de son Nom, son peuple n'aimait pas Dieu.
Dans son message, la Belle Dame s’occupe explicitement des commandements de la « première tablette ». Il serait évidemment absurde de penser que nos devoirs envers notre prochain n'ont aucune importance pour elle. Dans son discours, l'épisode de la Terre du Coin démontre tout au moins la responsabilité des parents envers leurs enfants.
La question du « deuxième » commandement n'a pas été adressée à Jésus. C'est lui qui l'ajouta : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19, 18). Le premier et le second sont tellement intégrés et connectés dans la vision chrétienne que chacun mène à l'autre, chacun prend sa source dans l'autre.
Il s'ensuit que quand nous acceptons le message de Marie et répondons à ses larmes et à ses paroles, alors nous voulons la réconciliation avec Dieu et avec le prochain. Ainsi, en poursuivant notre marche vers la sainteté, nous nous soumettons à l'appel et au charisme de La Salette.
Notre cœur désire profondément proclamer avec le psalmiste : « Je t'aime, Seigneur, ma force ». Mais il faut vraiment le désirer, et le vivre. Jésus est « capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu » (deuxième lecture). Quand nous l'aimons, lui et le prochain, nous espérons l'entendre nous dire : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ».
Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.