Lettre - Pâques 2024
Sainte Pâques 2024 « Notre Rédempteur est ressuscité des morts : Chantons des hymnes au Seigneur notre Dieu, Alléluia » (Extrait de la liturgie) Chers frères, Avec l’arrivée de la Sainte... Czytaj więcej
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En disant «faites-le passer à tout mon peuple », Marie a montré à son peuple l'urgence de se réconcilier avec le prochain et avec Dieu : une réconciliation « verticale et horizontale ». Cette urgence, Marie l'a manifestée par ses larmes auprês de son peuple. Elle a été elle-même missionnaire de cette réconciliation. Elle est venue de loin, de là-haut, pour rejoindre deux petits bergers dans la montagne!

Un peu d'histoire

C'est ce qu'ont fait les missionnaires salettins de Suisse, quand ils sont venus en Angola, il y a plus de soixante ans, pour partager avec nous cette réconciliation, qui est d'abord un message évangélique. Ce message animait la vie et l'engagement de ces hommes venus de loin. La Salette existe depuis 63 ans en Angola. C'était exactement en 1946, l'année du centenaire de l'apparition. A leur arrivée, les missionnaires ne connaissaient pas les gens du pays, ils ne savaient rien de leur culture et ils ne connaissaient pas non plus leur langue mais seulement quelques bribes de portugais. Il leur a donc fallu se débrouiller pour apprendre les langues locales, surtout I'Umbundu, la langue de la majorité de la population angolaise.
Mais ce n'était pas la difficulté des langues qui allait les arrêter! Il suffit de se rappeler que le message lui-même a été transmis en français et en patois. Si le message de Marie avait pu s'arrêter à la barriêre des langues, on ne l'entendrait pas aujourd'hui dans de nombreux pays, il tomberait par terre et serait comme une fumée tenue à l'horizon. Voila les noms des premiers missionnaires suisses en Angola : Emílio Truffer, Rafael Meichtry, Eduardo Jud, João Baptista Damann, Otmar Schweizer, Justo Villiger, João Meier et Roberto Harder. Nous leur devons toute notre reconnaissance et ils méritent que nous leur rendions hommage pour toujours. Il ne reste aujourd'hui que quatre Pères suisses en Angola: Luis Keller, Francisco Eggs, Viktor Andereggen et José Oehri. Ces quatres Pères ne font pas partie du premier groupe

Le travail des missionnaires

Les missionnaires ont effectué un gros travail de traduction des livres de théologie et de spiritualité, de liturgie et de pastorale des vocations ainsi que des livres utilisés pour la prière. Les PP. Joaquim Hatewa, MS. et Roberto Harder, MS, suisse, ont été à l'origine de la fondation des « Sœurs de Santa Catarina ». La présence des sœurs de Notre-Dame de La Salette en Angola se doit beaucoup au P. Joaquim Hatewa, MS angolais. L'édition du CD 'Vozes da Reconciliação', qui veut dire 'Voix de la Réconciliation', est un projet qui a été mis en place par le P. Adriano Elias, MS, et qui fait donc partie du travail apostolique de nos missionnaires. En ce moment le Père Adriano est train d'enregistrer la deuxième édition.

Le grand défi

La réconciliation reste un défi urgent. L'Angola, bien qu'elle soit sortie de la guerre civile, elle est encore fortement marquée par un passé qu'elle ne peut pas trop facilement oublier. La guerre était angolaise mais elle a été très influencée par des forces extérieures au pays. Un ami a affronté un ami, un frère a affronté son frère, une famille a affronté sa propre famille. Les blessures de la guerre continuent; il faudra encore bien du temps avant qu'elles guérissent; les cœurs sont encore brouillés. La guerre des armes et des bombes est terminée, mais la guerre des préjugés culturels, tribaux et ethniques continue. La Réconciliation en Angola est une « urgence urgente ». Animés par leur charisme, les missionnaires salettins se consacrent sans cesse à la réconciliation des cœurs blessés et rancuniers. La guerre laisse derrière elle beaucoup de gens qui sont morts, souvent, d'une façon cruelle.
Certains ont perdu leurs pères, mères, frères, cousins, neveux, etc. Dans certains cas on sait qui a tué qui. Et la tendance est de vouloir se venger des atrocités commises. Les missionnaires salettins ouvrent des chemins de réconciliation au moment où l'Angola se prépare aux élections législatives de septembre. Et ceci est un appel à travailler sérieusement à se libérer des situations déjà vécues en 1992.

La croissance de Salettins en Angola

De même que la semence tombée en terre doit mourir pour porter du fruit, les missionnaires ont ouvert des séminaires pour former les Salettins angolais. Cette ouverture a provoqué la croissance de nombreuses vocations religieuses et sacerdotales aussi bien salettines que diocésaines.
Aujourd'hui, La Salette en Angola peut compter sur un grand nombre de vocations en constante augmentation : « Cent par un ». Angola a quatre maisons de formation dans les différentes étapes: le Propédeutique, la Philosophie, le Noviciat, et Scolasticat. Le Scolasticat va bientôt se transférer à Benguela, une fois achevée la construction du nouveau Scolasticat à Cavaco-Benguela. La philosophie provisoirement se trouve à Benguela. Quand il y aura des bonnes conditions de logement à Huambo (au centre du pays), la philosophie retournera à Huambo. Nous pouvons dire que Huambo est le bastion de la Région, en termes de formation, parce que dans le passé y il y avait la maison de la philosophie et le scolasticat. Mais, à cause de la guerre, tout a dû être transféré à Benguela, sur la côte, où l'on pouvait jouir d'une sécurité relative.
Dieu a bénit la région de l'Angola avec des nombreuses vocations. Les statistiques actuelles le montrent clairement. Actuellement La Salette en Angola dispose de 64 prêtres, 2 diacres, 3 frères, 21 profès, 2 novices et 162 séminaristes (y compris les 19 profès) partagés entre le Propédeutique, la philosophie et la théologie.
Nous avons des confrères à l'extérieur du pays, en France, en Italie, en Namibie, au Portugal et aux Etats-Unis, qui travaillent dans la pastorale ou qui font des études dans les divers domaines de la connaissance. Notre maison régionale se trouve à Catumbela.
Voilà les ministères assurés par les membres de notre Région : en Angola: Mission de Catumbela, Mission de Hanha, Mission de Malongo, Mission de Ndunde-Ganda, Mission de Tchindjendje, Mission de Cubal, Mission de Kalukembe, Mission de Kola, Mission de Mussolo, Paroisse de Mapunda, Paroisse de Forte et la Communauté du Huambo. Hors du Pays: Opuwo et Omuthiya en Namibie et Porto au Portugal.
Le premier supérieur régional
Les 8 premiers missionnaires sont arrivés en 1946. Une fois la mission érigée en district,le Père Emil Truffer, de nationalité suisse, en est devenu le Supérieur. La Région en tant que telle, a été créé en 1964. Le premier Supérieur régional a été le Père Eduardo Jud, suisse (de bienheureuse mémoire), et le premier supérieur régional angolais a été le Père Tarcísio Tchiheke, qui actuellement est le directeur du CESAFE (Centre Salettin de formation et de spiritualité) à Lubango.
Voilà la liste des Supérieurs régionaux suisses et angolais:
De 1946-1964 - Pe.Emil Truffer (Suisse) – en tant que district
De 1964-1973 - Pe.Eduardo Jud (suisse et 1er Supérieur Régional)
De 1973-1988 - Pe Emil Frick (Suisse)
De 1988-1996 - Pe.Tarcício Tchiheke (1er supérieur régionale angolais)
De 1996-2000 - Pe.Alberto Ilidio (Angola)
De 2000-2006 - Pe.Pedro Tchingandu (Angola)
De 2006 ------ - Pe.Venâncio Nunda (Angola)

Le Chapitre Régional de 2009
Le chapitre régional de 2009 a eu lieu du 12 au 19 Janvier 2009 au Centre Saletin de formation et de spiritualité (CESAFE). Ça été un bon chapitre qui a été bien orienté par une retraite initiale donnée par le Père Dionísio, prêtre du diocèse de Ondjiva (Cunene), qui travail au niveau de la CEAST (Conférence épiscopale d'Angola et S. Tomé et Principe) en tant que secrétaire pour la pastorale. Le Père a abordé les problèmes concernant la vie sacerdotale et religieuse, ses progrès et ses reculs et aussi les questions brûlantes et les défis venant du monde actuel.
En effet, grâce à sa capacité de savoir bien communiquer et de proposer des bonnes réflexions, les membres de la région ont été remplis d'un esprit nouveau qui leur a permis de renouveler ainsi leur engagement religieux et sacerdotal. On peut affirmer que le Père Dionísio a bien su maîtriser toutes les questions. Puisqu'il s'est révélé un homme plein de sagesse les membres du chapitre ont souhaité qu'il soit encore parmi eux dans l'avenir. Nous avons passé deux jours pleins à l'écoute attentive de sa parole et nous pouvons affirmer que cette retraite s'est révélée un véritable baume pour la démarche et la bonne réussite du chapitre.
Le moment le plus solennel de ce chapitre a été l'élection du nouveau Conseil régional qui a eu lieu le 16 Janvier 2009. Il est bon de remarquer qu' avant chaque élection, le chant et la prière à l'Esprit Saint, ont permis d'instaurer un climat doux, fertile et positif au sein même de l'assemblée capitulaire. Pe.Venâncio Nunda, MS, a été réélu Supérieur Régional par un vote quasi unanime (46 voix sur 50 votants). Ont été élus le même jour également, le Père Lourenço Flaviano Kambalu, MS, pour le poste de Vicaire Régional, et le Père Gabriel Ngonga, MS, pour le poste de Conseilleur régional. Ça été une véritable grâce pour les capitualants que d'avoir parmi eux le Père Leslaw Panczak, Conseiller général et délégué du Supérieur Général à participer à cet événement. Avec le Père Leslaw nous avons pu expérimenter de prêt la présence de l'Institut et il nous a appris à nous aimer. Je le remercie sincèrement de sa présence en Angola.

Par Père ANTÓNIO DOS SANTOS TCHINDAU, MS
Angola

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