P. René Butler MS - 21ème dimanche du Temps Ordinaire - Qui voulons-nous servir ?

Qui voulons-nous servir ?

(21ème dimanche du Temps Ordinaire : Josué 21, 1-18 ; Ephésiens 5, 21-32 ; Jean 6, 60-69)

Quand Josué a mis le peuple au défi de choisir quels dieux ils serviraient, ils ont répondu : « Nous voulons servir le Seigneur. » Cette génération-là a fait de son mieux pour rester fidèle à ce vœu.

Jésus demanda aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Pierre lui répondit avec sa propre question : « A qui irions-nous ? » Sa profession de foi, qui suit immédiatement, ne prévint pas son reniement, dans la suite, mais le préserva du désespoir et le prépara à dévouer sa vie au service du Seigneur.

St Paul parle aussi bien du service. La parole que l’on trouve dans notre traduction est ‘soumis,’ ce qui nous semble indiquer la servitude plutôt que le service. Il dit que le respect pour le Christ doit rendre les chrétiens ‘soumis les uns aux autres,’ autrement dit, disposés au service mutuel.

Le défi de choisir qui nous servirons s’exprime différemment sur les lèvres de la Belle Dame de la Salette. « Si mon peuple ne veut pas se soumettre » est l’équivalent de dire, « voulez-vous vous soumettre ou non ? » ou bien, pour paraphraser ce que dit Josué, « décidez à qui vous voulez vous soumettre. » Voyons les alternatives.

La poursuite du plaisir, du pouvoir ou de la richesse se confondent aisément avec la poursuite du bonheur, et pourtant aucune de ces bonnes choses ne peut assurer le bonheur.

Les connaissances, la sagesse, et les arts ont le pouvoir de nous inspirer. Les habilités pratiques peuvent nous satisfaire, surtout quand elles sont utilisées au service des autres. Mais même là un certain orgueil ou égoïsme peut s’y mêler et ainsi appauvrir le bien que nous faisons.

Après la question de Pierre, ”A qui irions nous ? » nous lisons, « Tu as les paroles de la vie éternelle. » Cela signifie plus qu’une déclaration, c’est un engagement.

On ne doit présumer que les Douze aient compris le discours de Jésus sur le Pain de la vie, surtout où il dit qu’il faut manger sa chair et boire son sang, pas plus que les autres disciples qui disaient, « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » et cessèrent de l’accompagner. 

Remarquez que Pierre nomme Jésus ‘Maître,’ indiquant par là sa soumission. Cela veut dire que Pierre se considère serviteur autant que disciple.

Les paroles de la Vierge de la Salette, même les paroles rudes, nous appellent à nous soumettre à celui qui a les paroles de la vie éternelle.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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