P. René Butler MS - 23e dimanche ordinaire - La correction maternelle

La correction maternelle

(23e dimanche ordinaire : Ezékiel 33, 7-9 ; Romains 13, 8-10 ; Matthieu 18, 15-20)

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus prévoit les conflits inévitables qui surgiront entre les membres de son Église.

Son premier souci est que la question soit résolue paisiblement. L’on ne devrait pas permettre qu’elle s'envenime et produise de sérieuses divisions, qui pourraient se propager dans la communauté.

Il est tout aussi important que la cause reste à l’intérieure de l'Église. Dans 1 Corinthiens 6, St. Paul se plaint des croyants qui font appel aux tribunaux civils : « N’y aurait-il parmi vous aucun homme assez sage pour servir d’arbitre entre ses frères ? Pourtant, un frère est en procès avec son frère, et cela devant des gens qui ne sont pas croyants ! »

Plusieurs communautés religieuses ont (ou avaient) une pratique appelée « la correction fraternelle ». Deux par deux, ou en petits groupes, les membres signalent les fautes de chacun. Idéalement, chacun prendrait à cœur ces commentaires avec gratitude et s'efforcerait d’en profiter.

Certains pourraient même être appelés à un rôle plus prophétique, surtout s'ils croient que la communauté elle-même risque de s'égarer. Comme Ezékiel, ils se sentent obligés d’avertir les autres.

Même en ce cas, il faut demeurer fidèle au commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Nous devons agir envers les autres sans causer ni prendre offense, et sans occasionner l’endurcissement des cœurs. Ainsi la question de la réconciliation ne se pose pas.

Mais puisque l'Église est faite de véritables êtres humains, il y aura occasionnellement conflit, à partir soit de fortes divergences d'opinion, soit de graves accusations de méfaits, etc. La première précondition pour la réconciliation : les parties opposées doivent la désirer sincèrement. 

Et quel rapport a tout cela avec la Salette, pourrait-on se demander. Beaucoup. Marie s'est adressée à un peuple absorbé par ses propres troubles et blâmant Dieu. Ils avaient tellement perdu de vue le Christ que la réconciliation n’était même pas dans leur pensée.

Il a fallu une Belle Dame, parlant en termes prophétiques, pour leur faire voir que la réconciliation était désirable, et réalisable.À travers ses larmes, elle a offert une correction maternelle, nous livrant le modèle d’un cœur qui réconcilie véritablement.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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