Le Seigneur notre Dieu
(31edimanche du Temps ordinaire : Deutéronome 6, 2-6 ; Hébreux 7, 23-28 ; Marc 12, 28-34)
Les israélites, en Egypte comme dans la terre de Canaan, étaient entourés de peuples qui adoraient plusieurs dieux. Moïse et les prophètes ont souvent dû leur rappeler qu’ils n’avaient qu’un seul Dieu, le Seigneur.
Pour nous, chrétiens, il n’y a qu’un seul Sauveur, Jésus, et « Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix » (Col. 1, 19-20). Alors, pourquoi appelons-nous Notre Dame de la Salette Réconciliatrice des pécheurs ?
Elle ne s’est pas approprié ce titre. Il lui vient des fidèles. Ils n’étaient ni théologiens ni hérétiques. Ils comprenaient, comme nous d’ailleurs, que Marie est réconciliatrice par association à l’Unique Réconciliateur. D’une part, elle le prie sans cesse pour nous ; d’autre part, elle vient pour nous rapprocher de lui, portant sur sa poitrine le suprême symbole de la réconciliation, son Fils crucifié qui, selon la Lettre aux Hébreux, est toujours « capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, car il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. »
Au fonds, la Belle Dame nous invite à faire nôtres les paroles du psalmiste : « Je t’aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse, Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire ! »
Remarquez particulièrement l’usage de la parole ‘roc’. Ce mot sert souvent de métaphore pour Dieu, fondement solide de notre foi. Jésus s’en sert à la fin du Sermon de la montagne pour décrire son enseignement.
Remarquez aussi l’insistance sur le pronom ‘mon. » Dieu n’est pas force, roc, forteresse, etc., de façon abstraite, mais de façon toute personnelle. De même, nous appelons Dieu ‘notre’ Père, et Jésus ‘notre’ Seigneur et, oui, la Vierge ‘notre’ Dame.
La même emphase se voit dans ‘le premier de tous les commandements,’ cité dans l’Evangile et dans Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur tonDieu de tout toncœur, de toute tonâme, de tout tonesprit et de toute taforce. » La foi n’est pas simplement de la théologie, ni la connaissance académique de l’Ecriture sainte. Si ‘la’ foi ne devient pas ‘notre’ foi, ‘ma’ foi, et la ‘vôtre’ aussi, alors il y manque l’élément le plus important.
Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.