Le faire passer

(7edimanche de Pâques : Actes 7, 55-60 ; Apocalypse 22, 12-20 ; Jean 17, 20-27)

La plupart des gens ne peuvent pas réciter tout le message de Notre Dame de la Salette, mais toujours ils se souviennent des premières paroles : « Avancez, mes enfants, n’ayez pas peur, » et de la fin, « Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple. »

Dans l’Evangile Jésus prie, « Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître. » Dans l’Apocalypse, c’est Jésus lui-même qui donne le témoignage que doivent proclamer ses disciples.

Un martyr est celui qui témoigne du Christ en donnant sa vie, tel le diacre Etienne. Il était témoin fidèle, tandis que sa condamnation à mort venait de faux témoins.

Jésus prie aussi pour que ses disciples « deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé. » Dire que des chrétiens donnent parfois un faux témoignage serait peut-être trop dur, mais on peut certainement parler d’un contre-témoignage.

La Belle Dame aborde cette réalité. Qui sont ces chrétiens, qu’elle appelle son peuple, mais qui ont si peu de respect pour le nom du Seigneur ; qui refusent d’accorder à Dieu le jour qu’il s’est réservé ; qui considère le dimanche comme tout autre jour et le Carême comme n’importe quel temps de l’année ?

Prenons garde de restreindre cette réflexion seulement aux paroles exprimées par Marie. De même que dans les Saintes Ecritures une liste n’est jamais exhaustive, de même elle aurait pu conclure cette partie de son messager par la phrase de Jésus, commentant sur l’hypocrisie des pharisiens : « Et vous faites beaucoup de choses du même genre. » (Marc 7, 13)

Il se dit communément que les gestes sont plus éloquents que les mots. On pourrait dire de même pour l’inaction. C’est ainsi que dans le rite pénitentiel de la messe on dit : « j'ai péché, en pensée, en parole, par action et par omission. »

L’intégrité tient place d’honneur en toute société. Le Psaume 118, 104 déclare, « Je hais tout chemin de mensonge. » La Salette nous appelle à un christianisme authentique. Pour faire connaître l’Evangile, il faut le vivre ; tout ce qui est faux parmi nous, ou en nous, devra être déraciné et rejeté.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Garder les choses simples

(6edimanche de Pâques : Actes 15, 1-2 et 22-29 ; Apocalypse 21, 10-23 ; Jean 13, 23-29)

Par comparaison avec Lourdes et Fatima, le message de Notre Dame de la Salette est long et semble compliqué. Cependant, il est essentiellement simple.

Dans l’Eglise primitive, telle qu’on la voit dans la première lecture, la situation était devenue très compliquée, à cause de l’affluence de convertis gentils à la vie et à la foi chrétiennes. Certains étaient convaincus que ces nouveaux convertis devaient tout d’abord se convertir au judaïsme. A ce qu’on appelle parfois le ‘Concile de Jérusalem,’ on s’accorde à une solution géniale, des conditions minimales décidées non seulement par la seule raison ni par vote majoritaire. Nous lisons : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci, qui s’imposent. »

A la Salette, Marie a choisi quelques nécessités de même : la prière personnelle, le culte dominical, le respect du nom du Seigneur, et la discipline du Carême.

Dans l’Eglise primitive, ceux qui prenaient au sérieux les conditions de base ne s’arrêteraient pas là. De même à la Salette. C’est un trait de la nature humaine : si on ne vise que le minimum, on finira par ne rien faire. Le minimum est en quelque sorte une fondation ; si on ne construit rien là-dessus, tôt ou tard elle se fissurera et se désintégrera.

Dans l’Evangile Jésus dit, « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. » Autre façon d’exprimer ce que nous venons de dire. L’amour du Christ est la fondation de la vie chrétienne ; garder sa parole est le signe de l’authenticité de cet amour et de la force de notre adhésion à lui. Et pourtant, au fond c’est bien simple—le suivre avec amour, apprendre à connaître sa volonté et s’efforcer d’y être fidèle.

Nous savons par expérience que cela est plus facile à dire qu’à faire. C’est pourquoi st Paul, dans plusieurs de ses lettres, reproche aux chrétiens de ne pas avoir compris les implications de leur foi. Le fameux texte de la Première lettre aux corinthiens (« L’amour prend patience ; l’amour rend service… »), par exemple, est si beau en soi qu’on peut oublier que Paul a écrit ces paroles parce que les chrétiens de Corinthe ne faisaient pas le lien entre la foi et la vie.

La Salette nous aide à faire la même connexion. En réalité très simple.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Essuyer toute larme

(5edimanche de Pâques : Actes 14, 21-27 ; Apocalypse 21, 1-5 ; Jean 13, 31-35)

Quand on voit quelqu’un en pleurs, le premier instinct, souvent, est de se demander ce qui se passe et, peut-être pas assez souvent, de se demander si on peut ou doit faire quelque chose pour soulager la peine témoignée par les larmes.

Ceux que les paroles de la Vierge de la Salette laissent perplexes ou même offensés doivent se rappeler les larmes qui accompagnaient ses propos, dont la source est une seule et même douleur.

Dans l’Evangile d’aujourd’hui Jésus offre la clef ultime pour consoler les désolés : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » Si seulement nous pouvions tous vivre parfaitement ce nouveau commandement ! Non seulement nous ferions tout en notre pouvoir pour adresser toute la souffrance qui nous entoure dans le monde entier, mais aussi nous ferions un effort suprême pour éliminer les causes profondes de tant de peines.

Comme Paul et Barnabé, dans la seconde lecture, nous pourrions reconnaitre que « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. » Mais ces épreuves sont bien autres que la souffrance qui pousse au désespoir. On les endure par amour et, tout en souffrant, les disciples de Jésus peuvent se soutenir mutuellement. Plus d’une fois Jésus dit clairement que ses disciples ne devaient pas s’attendre à une vie facile.

A la Salette Marie a pleuré sur, et avec, son peuple, en voyant leurs péchés et leurs épreuves. Eprise du même amour que son Fils, elle répond de façon maternelle. Elle ne peut faire disparaître toutes nos difficultés, mais offre une voie pour les traverser, un chemin de confiance, d’espoir, de foi.

Une personne seule ne peut pas tout faire, mais chacune peur faire quelque chose, aussi simple que ce soit, en communion avec le Seigneur, pour « faire toutes choses nouvelles. »

En anglais, le plus connu des hymnes à Notre Dame de la Salette contient ce refrain :

Je voudrais faire tarir tes larmes,
Et faire connaitre ton message :
Pénitence, prière, et zèle,
En attendant que Dieu me rappelle chez lui.

Nous pouvons faire tarir ses larmes en voyant avec son regard les souffrances de son peuple, et en faisant notre possible pour « essuyer toute larme de leurs yeux. »

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Pourquoi ne comprennent-ils pas ?

(4edimanche de Pâques : Actes 13, 14, 43-52 ; Apocalypse 7, 9-17 ; Jean 10, 27-30)

Vous est-il arrivé de comprendre la vérité de quelque chose mais de ne pas pouvoir convaincre d’autres ? De votre part c’est parfaitement clair, mais tous les autres vous regardent comme si vous parliez une langue étrangère. Pourquoi ne comprennent-ils pas ?

Ce fut l’expérience de Paul et Barnabé. Ils sont allés à la synagogue, empressés de partager avec leur frères juifs la nouvelle étonnante que les Ecritures étaient accomplies et que le Messie était venu dans la personne de Jésus de Nazareth. Au début, il y avait intérêt—on nous dit que presque toute la ville était venue les entendre. La prédication de Paul était claire, logique, et vérifiable. Pourquoi ne comprenaient-ils pas ?

A la Salette, la Vierge s’adresse à une situation semblable, quand elle dit : « Vous n’en faites pas cas ! » Son peuple était inconscient de son souci, et des façons par lesquelles elle avait essayé de leur montrer les conséquences de ne pas mettre en pratique la foi.

Donc elle a fait ce qu’il fallait pour capter leur attention. Elle est venue, elle a pleuré, elle a parlé, parfois même durement, tout cela pour que son peuple puisse voir ce qu’elle voyait.

L’Eglise s’est souvent trouvée dans une situation pareille. Nous chrétiens possédons une Bonne Nouvelle à partager, mais il y a des obstacles à la foi. La société séculière respecte peu les croyants. Les bruit des scandales dans l’Eglise étouffe la voix du Pasteur. Les rivalités entre chrétiens les détournent du Christ qu’ils veulent tous servir. Dans le cas d’Antioche de Pisidie, la jalousie de la part des chefs de la synagogue les porta à rejeter la prédication de Paul ; ensuite vint l’opposition et, finalement, la persécution.

A l’époque de l’Apparition, l’anticléricalisme hérite de la Révolution française était l’un des plus grands obstacles à la pratique de la foi en France. De plus, la vie était dure pour tant de gens. Mais Notre Dame de la Salette a choisi d’agir, et non pas rester à voir son peuple aller vers la destruction.

Ses larmes, ses paroles, et même son choix de témoins, tout était pour assurer que nous comprenions, afin de pouvoir nous compter parmi la multitude qui a pour pasteur l’Agneau de Dieu, qui les conduit aux sources des eaux de la vie.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Reconnus coupables ?

(3edimanche de Pâques : Actes 5, 27-41 ; Apocalypse 5, 11-14 ; Jean 21, 1-19)

Une question souvent posée dans les sermons chrétiens : « Si on t’accusait d’être chrétien, est-ce qu’on trouverait assez de preuves pour te reconnaître coupable ? » Les Apôtres, dans la lecture des Actes, ne cherchaient pas à se défendre des accusations faites à leur égard. Ils ont admis leur culpabilité, et ont quitté le Conseil suprême, « tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. »

Quand on voit de quelle façon Marie à la Salette décrit le comportement de son peuple, on devrait conclure qu’il aurait pu plaider non coupable à l’accusation d’être chrétien.

Plus tôt, dans Actes 4, 18, les Apôtres avaient reçu l’ordre de ne pas parler au nom de Jésus. Alors Pierre a répondu : « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » Maintenant, au chapitre 5, quoique reconnus coupables d’avoir parlé « au nom de celui-là, » on les relâche, mais avec un avertissement qui inclut une flagellation. Le verset qui suit immédiatement notre lecture ajoute : « Tous les jours, au Temple et dans leurs maisons, sans cesse, ils enseignaient et annonçaient la Bonne Nouvelle : le Christ, c’est Jésus. »

A la Salette, d’autre part, la Belle Dame déclare que son peuple, dans sa colère, « ne sait pas jurer sans mettre le nom de mon Fils au milieu. »

Dans l’Apocalypse nous lisons aujourd’hui : « Toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis proclamer : À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau, la louange et l’honneur, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. »

L’univers entier rend gloire au Père et à son Fils, à l’exception de ‘mon peuple.’ La Vierge se plaint au nom de Dieu : « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l’accorder. »

Disons clairement. Le message de la Salette ne se limite pas aux pratiques religieuses ; l’origine de celles-ci tient d’un rapport de respect e d’amour. Voilà d’où les Apôtres ont puisé leur courage face à la persécution.

Dans la lecture plus longue de l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus demande à Pierre, « M’aimes-tu ? » Si avec Pierre nous pouvons répondre sincèrement, « Tu sais bien que je t’aime, » et vivre en conséquence, alors oui, nous serons coupables d’être chrétiens.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Faire le récit

(2edimanche de Pâques : Actes 5, 12-16 ; Apocalypse 1, 9-19 ; Jean 20, 19-31)

« Écris ce que tu as vu, ce qui est, ce qui va ensuite advenir. » C’est ce que Jésus dit à Jean dans le premier chapitre de l’Apocalypse et, naturellement, nous supposons que cela se réfère aux visions prophétiques que seront exposées dans les chapitres qui suivent. Mais la tâche comprend trois parties, dont la première : ce que tu as vu. Ne serait-ce question de l’Evangile de Jean et de ses Lettres ?

Le début de la première Lettre de Jean y insiste : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. »

Le dimanche 20 septembre 1846, au soir, Baptiste Pra, patron de Mélanie, invite chez lui Pierre Selme (dont Maximin avait remplacé, pendant six jours seulement, un berger malade), et Jean Moussier (habitant du même hameau, Les Ablandens). Ils demandent à Mélanie de leur redire ce que la Belle Dame avait dit la veille, à elle et à Maximin, dans la montagne. Plus important, ils l’ont mis par écrit !

Malgré leur peu d’éducation, ces hommes ont pu quand même traduire en français les parties du discours dites en patois. Ils mettent fort longtemps pour écrire le tout. Pourquoi le faire ? Il faut conclure que cela avait grande importance pour eux.

Ils ont donné un titre curieux à ce document : « Lettre dictée par la Sainte Vierge à deux enfants sur la montagne de la Salette-Fallavaux. » On voit par là qu’ils comprenaient que cela devait être transmis à d’autres. De même pour nous quand nous parlons du message de la Salette.

Mais voyons notre Evangile. Admettant qu’un texte n’est pas plus important que les autres, il est clair que l’histoire de Thomas—absence, obstination, ultimatum, profession de foi—vaut bien la peine de raconter.

Elle aussi contient un message. Pour assurer qu’on ne passe pas à côté de l’essentiel, Jean ajoute : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »

Le récit de la Salette répond à la même finalité.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Le tombeau vide

(La Veillée pascale nous offre sept lectures de l’Ancien Testament, une du Nouveau Testament, en plus de l’Evangile. De même le dimanche de Pâques présente des options.)

Tous les quatre Evangiles parlent des femmes qui vont au tombeau le matin du premier jour et qui trouve des anges plutôt que le corps de Jésus. D’après Luc ceux-ci leur disent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. »

Le tombeau vide est l’un des plus puissants symboles de toutes les Ecritures, peut-être parce que la tombe est ordinairement si absolue, si finale. En ressuscitant d’entre les morts, Jésus obtint une double victoire. Il a conquis la mort : elle n’est plus la fin et, par conséquent, elle a perdu son pouvoir d’inspirer le désespoir. En même temps, il a vaincu le péché une fois pour toutes.

De notre part, il nous faut entrer dans ce triomphe en acceptant continuellement le salut acquis pour nous. Cela est plus facile à dire qu’a faire, ce qui explique la multitude de révélations privées, y inclus la Salette, qui nous ramènent à cette vérité.

Nous avons été libérés. Nous ne sommes plus emprisonnés ou ensevelis par le péché. Dans Romains 6, st Paul écrit : « Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui… Car le péché n’aura plus de pouvoir sur vous. »

Le message de la Salette s’adresse à un peuple vaincu par le pouvoir du péché, détourné de l’amour de Dieu. Encore aujourd’hui, le vocable de Marie ‘Réconciliatrice des pécheurs’ se voit confirmé par les pèlerins des sanctuaires salettins à travers le monde qui retournent à Dieu. Cela n’est pas plus facile aujourd’hui qu’en 1846. Il faut une grâce puissante pour changer un cœur de pierre en cœur de chair. Mais les larmes de la Vierge de la Salette peuvent attendrir les cœurs de ceux qui pourraient autrement résister à ses paroles.

St Paul écrit : « La mort a été engloutie dans la victoire, » et, ailleurs : « Vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » De cette façon nous acquérons un nouveau sens de nous-mêmes. Oui, nous demeurons toujours pécheurs, mais ce n’est pas le péché qui nous définit.

Au contraire, nous somme définis par le moment suprême de la vie de Jésus—sa résurrection. Son triomphe est le nôtre. Notre tombeau, comme le sien, est vide.

Alléluia !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

(Dimanche des rameaux : Isaïe 50, 4-7 ; Philippiens 2, 6-11 ; Luc 22,14—23,56)

Les grandes lignes de la Passion se ressemblent dans les quatre Evangiles, mais il se trouve des détails uniques dans chacun d’eux. St Luc, par exemple, a conservé les paroles de Jésus aux femmes qu’il a rencontrées sur la route du Calvaire : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! » Une image pénible semblable est présentée par Notre Dame de la Salette : « Les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront. »

Ceux qui ont perdu un enfant peuvent comprendre la douleur évoquée par ces paroles. A la Salette Marie pleure, en quelque façon, sur elle-même et sur ses enfants, son peuple. Ses larmes sont source de consolation pour nous. En même temps elles constituent une invitation renouvelée à retourner au Seigneur de tout notre cœur.

Cela me fait penser à d’autres textes bibliques : « On n’y entendra plus de pleurs ni de cris. Là, plus de nourrisson emporté en quelques jours, ni d’homme qui ne parvienne au bout de sa vieillesse » (Isaïe 65, 19-20) ; « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé » (Apocalypse 21, 4).

L’ancien domaine du péché et de la mort fut remplacé par l’ordre nouveau de la grâce—de l’espoir, de la vie, de l’amour—par la mort de Jésus, et sa résurrection.

La Passion selon st Luc cite aussi trois « dernières paroles » de Jésus que ne se trouvent pas dans les autres Evangiles.

La première : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » A la Salette, la Vierge rend péniblement claires nos offenses, mais nous rassure qu’elle prie sans cesse pour nous.

La seconde s’adresse à un criminel avoué : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » La Belle Dame signale l’importance de les bienfaits de la conversion.

La troisième : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » En nous encourageant à prier, Marie nous apprend à adopter l’attitude de Jésus : la confiance absolue.

Aucune de ces ressemblances ne devrait pas nous surprendre, car elles viennent de celle qui se tenait près de la croix sur le Calvaire, et qui a pleuré sur nous à la Salette.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Le meilleur reste à venir

(5edimanche de Carême : Isaïe 43, 16-21 ; Philippiens 3, 8-14 ; Jean 8, 1-11))

St Paul écrit qu’il a accepté la perte de toutes choses à cause du Christ. Quelles choses ? Dans les versets qui précèdent immédiatement le passage en question, il déclare : « Pour la justice que donne la Loi, j’étais devenu irréprochable. » Il était le pharisien par excellence, au sens meilleur du terme ; il aimait la Loi du Seigneur et s’efforçait à l’observer parfaitement.

Dans son monde l’enjeu était énorme, mais comparé à « ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus », il considérait tout le reste comme des ordures. Et il conclut : « Oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. »

Isaïe va même jusqu’à nous dire d’oublier les anciennes merveilles du Seigneur, car ce qui doit venir les dépasse : « Voici que je fais une chose nouvelle. »

L’Evangile d’aujourd’hui s’intitule ordinairement, ‘La femme surprise dans l’adultère.’ Cependant, dans l’esprit des lectures d’aujourd’hui, on devrait mettre, ‘La femme sauvée par Jésus.’ Sauvée de deux façons, des pierres et du péché. On doit croire qu’en même temps que Jésus lui dit, « Va, et désormais ne pèche plus, » il lui donna la possibilité de vivre une autre vie. Son avenir serait plus important que son passé.

C’est là le but de la conversion, qui est la finalité du Carême. C’était l’espoir dans lequel la Belle Dame est venue à la Salette. Son peuple avait été ‘surpris’ dans son péché est se trouvait devant la punition. Son Fils se trouvait se trouvait, encore, dans la situation de laisser punir ou d’offrir le salut. Sa préférence ne se laisse pas douter, et le message pour nous est le même que la femme a entendu : Allez, et désormais ne péchez plus.

Est-ce donc vraiment possible ? En fait, oui. Pécher, c’est tourner le dos à Dieu. La conversion signifie retourner ver lui, chercher sa grâce et sa force, redécouvrir la joie de son amour et en vivre. Notre vie chrétienne aura ses imperfections, mais vivre dans le Christ nous nous rappellera que c’est lui qui sauve. Nous semons dans les larmes mais, par son pouvoir, nous moissonnerons dans la joie.

La Salette nous amène à la même conviction, que le meilleur reste à venir.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Laissez-vous réconcilier

(4edimanche de Carême : Josué 5, 9-12 ; 2 Corinthiens 5, 17-21 ; Luc 15, 11-32)

La deuxième lecture d’aujourd’hui se voit aussi dans la messe en honneur de Notre Dame de la Salette, et tient place d’honneur dans le cœur des Missionnaires de la Salette. Elle décrit notre mission parfaitement : « Nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. »

Le récit du Fils prodigue dans l’Evangile démontre la façon dont la réconciliation se réalise. Le fils dépourvu a besoin de ce que son père possède. Il décide donc de s’humilier pour le demander. Mais le père aussi a besoin de quelque chose. Il désire pour son fils la santé, le bonheur, la sécurité. Alors, quand se présente l’occasion, il fait de sorte pour obtenir son but : il accueille son fils chez lui—et avec quel accueil !

On ne peut être réconcilié avec Dieu sans le vouloir, sans en avoir besoin. Nos motifs ne sont peut-être pas parfaits, mais quand même nous devons nous humilier devant lui. Et alors on découvre que la réconciliation était là déjà, elle attendait seulement qu’on l’accepte. En ce moment nous découvrons aussi que le Père désirait intensément notre retour. On pourrait dire qu’il en avait besoin, aussi.

Nous pouvons voir ce phénomène dans le Sacrement de la Pénitence, que l’on nomme plus souvent aujourd’hui Sacrement de la Réconciliation. Là aussi nous trouvons le Père disposé à nous accueillir quand nous sommes prêts à retourner.

Deux autres paraboles se trouvent avant l’histoire de l’enfant prodigue. Ce sont la Brebis perdue et la Monnaie perdue. Les deux finissent en nous disant quelle joie il y a au ciel quand un pécheur se convertit.

Le fils ainé, dorénavant le seul héritier, n’a rien à perdre par le retour de son frère, mais il n’a ni désiré ni senti le besoin de cette réconciliation. Cela lui semble un non-sens, voire injuste.

Parfois la réconciliation nécessite la rétribution, la réparation. Ce ne sont pas la même chose. La réconciliation est moins question de juste que de rapport. L’enfant prodigue a perdu sa position d’héritier légitime, mais il a retrouvé son rapport vital avec son père.

Tout au sujet de la Salette concerne ce lien vital. Laissez-vous réconcilier avec Dieu !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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