Tôt ou tard, les portes de la mort se fermeront derrière nous comme ils le firent pour Lazare. En grande partie de l'Ancien Testament, la tombe apparaît comme la prison ultime, l'exile sans retour, même de Dieu. Les morts « sont loin de ta main, crie le psalmiste, fais-tu des miracles pour les morts ? leur ombre se dresse-t-elle pour t'acclamer ? » (PS. 87 : 6, 11) Par l’intermédiaire d’Ezéquiel, cependant, Dieu, en utilisant l'image de la mort, promet la délivrance de l’exil : « Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël ».
« Ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu », écrit saint Paul. Il entend par là ceux qui n'ont pas l'Esprit, ceux qui sont dépourvus d'une vie spirituelle. Ils vivent dans un exil auto-imposé, loin de Dieu.
Ce sont les gens que Marie appelle « mon peuple. » Leur comportement montre qu'ils ont rejeté le salut gagné pour eux par son Fils. Ils se sont coupés de son peuple, de « la terre des vivants » (Isaïe 53 : 8). Ils « ne peuvent pas plaire à Dieu. »
La Belle Dame est profondément préoccupée par les conséquences qu’apporte une telle attitude : elle pleure sachant que la famine est imminente et, pire encore, la mort des enfants. Son invitation à Mélanie et Maximin, « Avancez, mes enfants, » est adressée à tout son peuple.
C'est dans l'esprit d’Ézéchiel que Notre Dame, Reine des Prophètes, fait une promesse proprement sienne. Elle signale qu’il y a de l'espoir, un grand espoir pour son peuple, « s'ils se convertissent. » Son message paraphrase le Psaume 94 : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur. » Et cela nous rappelle encore une autre promesse d’Ézéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair » (Ézéchiel 36 :26).
La foi de Marthe et Marie est exemplaire. Contrairement à ceux qui durcissent leur cœur et blâment Dieu pour leurs problèmes, elles continuent à croire en Jésus, bien qu'il ne fût pas arrivé à temps pour sauver leur frère de la mort.
Jésus nous montre qu'il n'est jamais trop tard pour mettre notre confiance en lui. Marie à La Salette nous rappelle le même. Pour la réconciliation il n’est jamais trop tard.
(Traduction : Paul Dion)