Lettre - Pâques 2024
Sainte Pâques 2024 « Notre Rédempteur est ressuscité des morts : Chantons des hymnes au Seigneur notre Dieu, Alléluia » (Extrait de la liturgie) Chers frères, Avec l’arrivée de la Sainte... Czytaj więcej
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Toujours dans la joie

(3e dimanche de l'Avent : Isaïe 61, 1-11 ; 1 Thessaloniciens 5, 16-24 ; Jean 1, 6-28)

Nous connaissons tous des gens sans joie. Certains sont simplement d'humeur sombre, d'autres s’inquiètent du futur, ou sont en deuil d'une perte, récente ou ancienne. Dans ces situations et d'autres qui les ressemblent, il est difficile de vivre l'exhortation de st Paul : « Soyez toujours dans la joie ».

La Vierge en pleurs de la Salette se lamente sur les souffrances et les dangers de son peuple, et même se plaint d'être chargée de prier sans cesse pour nous. Son Apparition pourrait bien paraître en événement triste, si ce n’était qu’elle avait dit au commencement : « Je suis ici pour vous conter une grande nouvelle ». Ces paroles sont semblables à celles d'Isaïe : « Le Seigneur m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles ».

Marie est apparue au creux d'un ravin, mais après sa conversation avec les enfants, elle monta à un endroit plus élevé, et passa hors de leur portée avant de disparaître de leur vue. C'était un mouvement, du chagrin à la gloire.

La Salette est un lieu de joie. Cela est vrai non seulement de la montagne que la Belle Dame a choisie, mais encore de chaque sanctuaire salettin. Plusieurs y viennent tristes, oui ; mais la plupart d’entre eux repartent avec un sentiment comme celui de Marie, « mon esprit exulte en Dieu, mon Sauveur », qui, à son tour, fait écho à Isaïe : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu ».

Il s'agit d'une joie profonde intérieure, d'une paix calme, qui n’équivaut pas à la jovialité. Cette joie ne dissipe pas les craintes, elle ne sèche pas les larmes, elle ne change pas notre personnalité. Il est parfois difficile de la décrire, mais on ne peut pas la nier.

Voici comment Jean-Baptiste apparaît dans l'Évangile d'aujourd'hui : « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui ». 

Et voici un défi pour vous. Changez le texte comme suit : « Une personne nommée [vous] a été envoyée par Dieu, pour témoigner de la lumière ». Est-ce une pensée joyeuse ?

Nous avons des raisons de croire que le Baptiste se plaisait dans son ministère, car lorsqu'il apprit que tout le monde allait maintenant vers Jésus, il répondit : « Telle est ma joie : elle est parfaite » (Jean 3, 29).

Le verset qui précède le texte de l'Évangile d'aujourd'hui nous dit : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ». Cela devrait se dire pareillement de notre joie. Que rien ne l’éteigne.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

La justice réconfortante

(2e dimanche de l'Avent : Isaïe 40, 1-11 ; 2 Pierre 3, 8-14 ; Marc 1, 1-8)

Il y a quatre mois, nous avions le même Psaume responsorial (84) qu'aujourd'hui, et nous avons commenté les mots « justice et paix s'embrassent », en tant qu’opposés. Dans le contexte des lectures d'aujourd'hui, cependant, la perspective diffère.

Dans les langues modernes, la justice est un terme juridique. Dans les nouvelles, on parle de personnes ou de groupes qui réclament la justice. Mais dans la bible, elle est surtout théologique. Comme la paix, elle est un don de Dieu à son peuple fidèle.

Isaïe prononce des paroles merveilleuses de réconfort, prédisant la fin de l'exil par lequel Dieu avait puni l'iniquité de son peuple. Saint Pierre rappelle la promesse de Dieu : « un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice ». On pourrait traduire ce dernier mot par « droiture ». De toute façon, il s’agit de l'état de ceux qui agissent tel qu'ils le doivent.

En ce sens, Jean-Baptiste était juste, car il était fidèle à sa vocation. Marie aussi était juste quand, à l'annonciation, elle a reconnu et accepté son rôle de servante du Seigneur. Tous deux, dans leur humble service, étaient comme ils devaient l'être.

Lorsqu’on considère le message de Marie à la Salette, la tendance serait d’associer la justice au « bras de mon Fils ». Mais une fois que nous admettons notre état de pécheurs et que nous faisons la soumission qu'elle nous demande, nous pourrons entendre la parole réconfortante de sa tendresse.

Nous mentionnons souvent le crucifix qui se trouve sur la poitrine de la Vierge. Il en est de même aujourd’hui. Voyez comment il reflète les paroles d'Isaïe comme si elles s’adressaient à la Belle Dame : « Monte sur une haute montagne, élève la voix, ne crains pas. Dis : Voici votre Dieu ! »

Comme le dit Saint Pierre, « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion ».

Ce sont certainement des paroles réconfortantes. Ce qu'il ajoute un peu après est plus difficile : « Vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et la piété ».

Que notre vie serait belle si, quelque indignes que nous soyons, nous pouvions toujours donner du réconfort, parler avec tendresse et proclamer le pardon du péché, avec bonté, vérité, justice et paix. Voilà encore une façon de faire passer le message de la Salette.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

La faveur de Dieu renouvelée

(1er dimanche de l’Avent : Isaïe 63, 16–64, 7 ; 1 Corinthiens 1, 3-9 ; Marc 13, 33-37)

Les prophètes prennent plaisir à dire à Dieu ce qu’il sait déjà. La première lecture d'aujourd'hui commence de cette façon : « C’est toi, Seigneur, notre père. Notre-rédempteur-depuis-toujours, tel est ton nom ». Isaïe poursuit en rappelant les prodiges terrifiants de Dieu en faveur de son peuple.

Il dit en effet : « Seigneur, tu as déjà fait cela auparavant. Fais-le de nouveau ! »

Plutôt que de forcer Israël à revenir vers lui, Dieu avait permis à son peuple de s'écarter de ses chemins et d'en souffrir les conséquences. C’était bien la circonstance de la visite de Marie à la Salette.

Isaïe ajoute : « Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant tes chemins ». Il sait bien que cela ne décrit pas l'attitude et la conduite de son peuple ; car il ajoute : « Personne n’invoque plus ton nom ».

La Belle Dame nous dit qu'elle prie sans cesse son Fils pour nous. Elle inclut certainement dans cette prière un rappel de ce que lui a fait pour nous. Puis, s'adressant aux deux enfants, elle reconnaît l'infidélité de son peuple, et le crucifix qu'elle porte sert à rappeler la rédemption accomplie par son Fils, fondement de notre espoir.

Dans la prière d'ouverture de la messe d'aujourd'hui, nous demandons à Dieu de nous accorder « d'aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur ». Nous devons bien comprendre le sens de cela. Ce n'est pas que l’on espère gagner le salut par les actes. Plutôt il s’agit d’offrir à Celui qui nous a déjà sauvés ce que lui-même nous dit lui plaira.

Peut-être à un moment clef de votre vie avez-vous embrassé votre foi d'une façon vraiment personnelle. Votre vie a changé de certaines manières, et vous avez pris la résolution de vivre votre vie chrétienne le plus pleinement possible.

L'Avent est un temps parfait pour prier pour que Dieu renouvelle envers nous sa faveur, comme nous le faisons dans le psaume responsorial d'aujourd'hui : « Dieu, fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés ! »

Nous pourrons peut-être entendre sa réponse dans nos cœurs : « Mon enfant, tourne-toi vers moi ; laisse-moi voir ton visage et tu seras sauvé. » Peut-être nous rappellera-t-il notre dévotion d’autrefois et nous dira-t-il : "Tu l'as déjà fait une fois, fais-le encore ! »

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S

Publié dans MISSION (FR)
mardi, 03 novembre 2020 17:16

La Salette : de la peur à la confiance

La Salette : de la peur à la confiance

Novembre 2020

N’ayez pas peur…

Rien de l’exode humain n’est exclu de la Bible. Y compris les thèmes de la crainte et de la confiance. Peur et confiance : mots clés qui déterminent la différence entre simplement « exister » et « vivre pleinement ». La Bible semble en être consciente, elle qui contient plus de 365 cas concernant l’invitation à ne pas craindre.

Les Saintes Écritures reconnaissent deux types de craintes. Un qui fortifie, et c’est ce que la Bible appelle la crainte d’Adonaï, un principe de sagesse (cf. Pr 1,7). Le second est un esprit de peur, qui consume, saisit, paralyse et affaiblit. Nous en avons tous fait l’expérience, au moins une fois. Nous pouvons faire de mauvais choix parce que choix mûris dans la peur ; ou encore nous préférons intentionnellement ne pas choisir, parce que nous sommes bloqués par la peur de l’inconnu, de l’incertitude, de l’échec, de ce que les autres peuvent penser de nous, etc. Oui, ce type de peur paralyse. Et la plupart d’entre nous désirent ne pas craindre, afin de pouvoir réellement vivre et pas seulement exister, afin d’être libres d’aimer et d’être aimés (1Jn 4,18).

Dans la vie du croyant, la peur et la confiance coexistent. Ce qui est pertinent c’est la question suivante : qu’écoutons-nous davantage ? Qu’est-ce qui inspire et guide notre vie ? Peur ou confiance ? Il est intéressant de noter, à cet égard, que même nos Pères et nos Mères dans la foi ont fait l’expérience de la peur et de la méfiance, bien qu’ils aient été choisis par Dieu et qu’ils aient voulu suivre la voix de l’Éternel. Voir, par exemple, les figures d’Abraham, Isaac, Jacob, du grand législateur Moïse, du roi biblique par excellence, David (Ps 56,10-11), de Sarah, Rébecca, Rachel, Miriam la soeur de Moïse, Pierre, ou des Douze Apôtres...

Même Joseph (Mt 1,20) et Marie de Nazareth éprouvent un sentiment de crainte. Immédiatement après les paroles de l’ange Gabriel, l’évangéliste Luc rapporte que Marie « était bouleversée et se demandait quel était le sens d’une salutation comme celle-ci » (Lc 1,29). Oui : d’une part les grands protagonistes de l’Histoire du Salut sont assaillis par la crainte, mais d’un autre côté ils savent faire confiance aux Paroles de l’Éternel.

On peut dire quelque chose de semblable à propos de Maximin et de Mélanie à La Salette. Lorsque Mélanie vit soudain un globe de lumière là où ils avaient auparavant déposé leurs musettes, agitée et intriguée elle appela Maximin. Tous deux ont peur. Mélanie laisse tomber son bâton et Maximin cherche à reprendre le sien au cas où il faudrait se défendre contre cette mystérieuse lumière. La peur cède la place à la confiance lorsque, après avoir vu à l’intérieur du globe de lumière la figure d’une "Belle Dame" assise les coudes posés sur les genoux, le visage caché dans les mains et sanglotante, ils entendent les paroles suivantes : « Approchez, mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour annoncer une grande nouvelle ».

La dynamique initiale de cette rencontre suit la dynamique des nombreuses rencontres avec l’Éternel enregistrées dans la Bible. Souvent, ce sont des rencontres qui génèrent d’abord la peur chez celui qui les vit. Mais avec la peur initiale, il y a toujours une parole divine, capable d’insuffler la confiance et d’ouvrir à des horizons inespérés. Jésus de Nazareth, par exemple, a guéri la peur de Pierre non seulement en l’encourageant à « ne pas craindre », mais aussi en lui confiant une mission : « Désormais, tu seras pêcheur d’hommes » (Lc 5,10). De même, à La Salette, la Belle Dame non seulement invite les deux enfants à « ne pas avoir peur » et à s’approcher d’elle pour vivre une rencontre, mais une fois qu’ils ont été libérés de leur peur initiale, leur faisant confiance elle leur confie une mission.

Tant le Fils que la Mère, tout comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Jésus de Nazareth, n’exigent pas de nous une foi exempte de peurs. Le Dieu de nos Pères dans la foi, le Fils et la Belle Dame de La Salette ont foi en nous, avant que nous ne croyions en eux. Ils croient en nous, qui avons nos peurs et nos capacités. Ils nous font confiance. Ils désirent conclure avec nous une alliance. Et lorsque nous en prenons conscience, nous sommes guéris de nos peurs, car nous commençons à faire confiance à l’Esprit qui est en nous (cf. Mt 10,19-20). Nous sommes transformés. Et la confiance dans l’Esprit et la transformation ouvrent sur des horizons étonnants, car ils nous permettent de nous ouvrir à la voix de l’Éternel qui nous confère une mission.

La Confiance – une expression d’amour et de foi…

« Approchez, mes enfants, n’ayez pas peur,

je suis ici pour annoncer un grand message »

L’événement de La Salette s’ouvre avec cet appel véhément à deux Petits Bergers. 

L’Écriture Sainte est pleine des deux mots (peur et confiance) dans la densité de son contenu. On pourrait dire que c’est un livre qui nous invite à voir en Dieu cet ami qui trouve du plaisir à marcher avec l’homme dans les situations les plus variées de sa vie. 

Marie à La Salette fait siennes les paroles par lesquelles Dieu s’adressait au peuple ou, individuellement, aux prophètes : « Ne craignez pas ... n’ayez pas peur ». « Ne crains pas, car je suis avec toi ; ne jette pas des regards désespérés, car je suis ton Dieu » (Is 41,10) ; Jésus a dit dans le Nouveau Testament : « Ne craignez donc pas ; vous valez plus que beaucoup d’oiseaux » (Is 41,10 ; Mt 10,31).

Le secret pour vaincre la peur est donc une confiance totale et complète en Dieu. Les deux petits bergers s’avancent vers l’intérieur pour faire un pas en avant et se mettre à la disposition de la Dame qui leur apporte un beau message.

Lorsque la peur nous saisit, nous perdons toute notre confiance et sécurité. La peur nous rend désespérés, et là où il y a du désespoir, Dieu n’est pas présent ! Parce que le désespoir chasse la présence de Dieu, le désespoir est un manque de confiance dans le Seigneur, le désespoir est un manque de foi.

La peur qui nous tourmente nous enlève notre foi et notre confiance dans le seul vrai Dieu ; la peur nous rend faibles et malades. Tout comme il l’a fait hier avec ses disciples, Jésus nous regarde et assume par l’intermédiaire de sa Mère ses paroles éternelles : « Courage, c’est moi ! N’ayez pas peur ! » Derrière la voix de la Madone se trouve la Parole éternelle de Dieu, car Marie nous rappelle notre devoir de faire ce que son Fils nous recommande.

Le constant « ne crains pas » attire notre attention sur notre engagement à mettre notre confiance et notre foi dans le Seigneur, comme l’écrit le psalmiste : « En Dieu, je mets ma confiance et je ne crains pas ; que peut me faire l’homme ? » (56,11). Par conséquent, le secret pour vaincre la peur est la confiance totale et la foi en Dieu – les deux petits bergers ont été poussés intérieurement à s’avancer et se mettre à la disposition de la Dame, qui portait un magnifique message. 

Vaincue par le « puissant » Covid19, la peur est devenue le mot d’ordre dans le monde d’aujourd’hui. C’est à ce moment que les paroles de Marie à La Salette nous invitent à avoir confiance, à « ne pas avoir peur », parce que le Seigneur continue à guider les destinées de ce monde. Ambassadrice du plan de salut de Dieu, la Mère de Dieu partage avec nous l’expérience de la confiance en Dieu, qui lui a été transmise par l’ange au moment de l’Annonciation.

Marie modèle de la confiance…

Marie connaît bien le sentiment de peur. Lorsque l’Archange Gabriel lui est apparu, elle était comme terrifiée. Le Divin Messager l’a calmée par l’invitation : « Ne crains pas ! » Ce n’est qu’ensuite que suit le dialogue du représentant du Ciel avec la plus digne représentante de l’humanité lors de l’événement le plus important du monde, c’est-à-dire l’Incarnation du Fils de Dieu.

À La Salette, les rôles sont inversés : c’est maintenant Marie la messagère divine, qui s’adresse aux plus simples représentants de l’humanité - aux enfants qui ont peur pour avoir éprouvé quelque chose d’extraordinaire. La Belle Dame comprend parfaitement la peur de Maximin et de Mélanie même si, en voyant une femme en pleurs extérieurement semblable aux autres femmes de cette région, ils se sentent calmés, au point qu’ils ne furent pas terrorisés.

Le comportement de Marie révèle son respect de la sensibilité humaine face aux choses surnaturelles, qui nécessitent une aide spéciale pour qu’on s’y habitue. Autrefois, avant de tomber dans la condition du péché et de la mort, c’était là notre caractéristique naturelle. Adam et Ève, et eux seuls parmi toute l’humanité, ont vécu dans une confiance naturelle et amicale envers Dieu jusqu’à ce qu’ils aient mangé le fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Jusqu’à la première venue du Sauveur dans le monde, d’abord eux et ensuite nous tous, nous avons perdu ce merveilleux état d’amitié avec Dieu, libre de toute crainte. C’est seulement en Jésus-Christ que, sans mourir de peur, nous pouvons nous tenir face à face devant Dieu caché derrière les traits du Fils de Marie et de Joseph de Nazareth, et après son Ascension au ciel sous les espèces du Pain et du Vin. Mais cela n’arrive que parce que la grâce du Sauveur, méritée sur la Croix et scellée par la Résurrection, nous soutient. En Lui il n’y a plus aucune peur de la mort, il n’y a plus de terreur face à la Majesté divine, mais il y a une grande crainte fondée sur la conviction que Dieu nous aime, indépendamment de qui nous sommes et de ce que nous possédons.

Marie a été la première, avec saint Joseph, à voir le Dieu incarné, elle s’est habituée à sa vie ordinaire terrestre et a contemplé la Majesté divine, cachée derrière l’apparence de la nature humaine de son Fils, Jésus. Et c’est dans cet esprit qu’elle s’est adressée aux enfants de La Salette : « Approchez, n’ayez pas peur ! » Elle a dit cela, parce que dans la foi en la communion des saints nous sommes tous unis : les uns de ce côté-ci sur la Terre encore en pèlerinage vers le Ciel, les autres désormais au-delà, au Ciel, attendant la résurrection du corps.

Faisons confiance à Dieu, en espérant que par l’intercession de Marie de La Salette il nous accordera la grâce de recevoir l’amour de Dieu dans la crainte véritable, fondée non pas sur la peur, mais sur la louange de Dieu, pour sa grande miséricorde à notre égard.

Flavio Gilio, MS

Eusébio Kangupe, MS

Karol Porczak, MS

Publié dans MISSION (FR)

Œuvres de miséricorde

(Christ Roi : Ezéchiel 34, 11-17 ; 1 Corinthiens 14, 20-28 ; Matthieu 25, 31-46)

Depuis trois semaines maintenant, l’Evangile porte l’attention sur le moment du jugement, en utilisant une norme différente dans chaque cas. Il y a deux semaines, il s’agissait de l’état d’attente pour le retour du Christ ; la semaine dernière, on signalait l’importance de l’esprit d’initiative dans son service ; aujourd'hui, ce sont les œuvres de miséricorde.

Un roi sur son trône est au sommet de la hiérarchie sociale. Mais le Christ notre roi s'identifie avec « ces plus petits », les gens en marge de la société. Qui veut servir le Christ doit tendre la main à ceux-ci.

L'Église enseigne que, tout en nourrissant les affamés, l’on doit travailler à éliminer les causes de la faim. Ce principe est en jeu pour toute œuvre de miséricorde que nous pouvons imaginer, soit corporelle ou spirituelle. Cela suppose souvent le courage d’énoncer des vérités difficiles à entendre.

A la Salette Marie, consciente de son état d’humble servante, s'identifie à « ces plus petits » par le son choix de témoins. Elle propose un remède contre les causes spirituelles des souffrances corporelles de son peuple, en dévoilant la vérité au sujet de leur peu de foi et de respect pour son Fils, le Christ Roi.

La réconciliation cherche à restaurer la paix ; voilà est une pensée qui attire et réconforte. Mais le travail de réconciliation, comme le montre la Belle Dame, n'est pas facile. Il exige une douce fermeté. Cela peut être un défi. 

Dans le rite baptismal, l'onction avec le saint-chrême nous unit symboliquement au Christ en tant que Prêtre, Prophète et Roi. Cela signifie notre participation à son rôle de guider, conduire et protéger son troupeau, de prendre soin de son peuple. Comment on accomplit cela dépend de plusieurs facteurs, y inclus notre personnalité, nos talents et nos valeurs les plus profondes.

Pour le moins, la majorité d'entre nous peut conduire par l'exemple—en disant la vérité et en agissant justement—de façon à inciter les autres à faire de même. 

En même temps, l’attention ne porte pas sur nous-mêmes. Quelle que soit la manière de nos œuvres de miséricorde, elles ne sont jamais une performance. Jésus est au centre, et au début, et à la fin. Si nous pouvons servir de canal de sa vérité et de son amour, nous ne devrons jamais craindre le jugement à venir.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
mardi, 27 octobre 2020 16:01

La Salette : quel visage de Dieu ?

La Salette : quel visage de Dieu ?

Octobre 2020

Le visage paternel de Dieu…

La question qui introduit la nouvelle section est, d’un point de vue biblique, paradoxale. Paradoxale, car d’une part, la question exprime l’aspiration innée de l’homme à la transcendance, à une relation avec le divin, à la recherche de Dieu (voir par exemple Am 5,4 et Ps 27,9 ; 42,3 ; 44,25 ; 77,2-3 ; 105,4). Ce n’est pas un hasard si l’invocation ou la prière de pouvoir voir le visage d’Adonaï est l’un des thèmes présents dans toutes les pages bibliques.

Mais d’autre part la Bible nous rappelle non seulement que celui qui « [...] voit Dieu meurt » (Ex 33,20), mais aussi que « Dieu, personne ne l’a jamais vu » (Jn 1,18 ; 1Jn 4,12). Même Moïse, dont l’Écriture rapporte qu’Adonaï « [...] lui parlait [...] face à face, comme un homme parle à son ami » (Ex 33,11), ne bénéficie pas du don de voir la face de Dieu. En fait, sa demande (Ex 33,18) n’est pas exaucée : au Sinaï Moïse ne voit que les épaules d’Adonaï, mais non pas son visage (Ex 33,23).

Il est donc clair que, dans l’économie de l’Histoire du Salut consignée dans les Écritures de l’Israël biblique, Dieu a bien un visage, mais il le cache à la vision humaine. En bref, les pages bibliques nous rappellent constamment deux traits saillants d’Adonaï : son visage ne se montre pas, mais parle. Le visage d’Adonaï est la source d’une parole qui s’adresse à l’homme dans l’intention de se révéler, d’entrer en relation et de se faire connaître (voir l’expérience de l’Israël biblique brièvement décrite par les paroles de Moïse en Dt 4,12). Deuxièmement, le visage d’Adonaï, on ne le voit pas, mais on en a l’expérience vécue. À cet égard, bien que le témoignage de l’Israël biblique soit extrêmement riche et multiforme, il converge autour de deux dimensions. C’est en fait un visage qui souffre avec (compassion) et se place aux côtés de ceux dont le cœur est dans la misère (miséricorde) - voir par exemple Ex 3,7 ; 34,7 ; 1Rois 22,17 ; Ps 144,8 ; Mt 14,14 ; 15,32 ; Lc 7,13.

Avec le Nouveau Testament, l’être humain est désormais marqué par une nouveauté : Jésus de Nazareth est compris comme celui qui comble le désir humain de voir le visage de Dieu. Dans l’expérience des premiers chrétiens, le Dieu invisible devient visible - y compris son visage - en Jésus de Nazareth. Le visage invisible de Dieu s’humanise dans le Fils de Marie de Nazareth. Et l’évangéliste Jean nous rappelle cette nouveauté sans précédent tout au début de son Évangile, lorsqu’il écrit : « Dieu, personne n’a jamais vu Dieu : le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui l’a révélé » (Jn 1,18).

En suivant la logique implicite johannique, on peut affirmer que voir le visage de Jésus de Nazareth, c’est voir le visage d’Adonaï, du Père. Et bien que parcimonieusement (Transfiguration, montée à Jérusalem et Passion Mt 17,2 ; 26,39.67 ; Mc 14,65 ; Lc 9,29.51.53), lorsque les quatre évangiles mentionnent le visage de Jésus, ils le mettent toujours en relation avec son identité, son ministère et sa mission. C’est un visage qui exprime avec fermeté compassion et miséricorde. 

Dans le petit village français de La Salette, le jeu et le renvoi de visages se poursuivent. Avec Maximin et Mélanie, la Belle Dame parle face à face. De même que le visage visible du Fils renvoie au visage invisible du Père, de même à La Salette le visage de la mère renvoie au visage du Fils. De même que le Fils, le visage de la mère baigné de délicates larmes exprime, avec détermination, compassion et miséricorde : « Approchez-vous mes enfants, n’ayez pas peur ».

Le visage filial de Dieu…

« Si mon peuple ne veut pas se soumettre,

Je suis forcée de laisser aller le bras de mon fils »

Le point de départ de tout est le oui primordial que Marie donne au porteur du message divin, l’Ange Gabriel. Depuis lors, Marie s’est rendue disponible à Dieu comme l’argile dans la main du potier. Mais plus que l’argile, Marie participe consciemment à cette mission dans sa condition de « pleine de grâce ». Pour Marie, son propre Dieu se met en route sur le chemin de la rencontre avec l’homme, contrairement à la figure du fils mineur de l’Évangile qui repenti retourne, embarrassé, chez son père. Aller à la rencontre de l’homme, c’est-à-dire venir à notre rencontre, c’est précisément la caractéristique de l’acte de Dieu à travers les médiations. Les prophètes ont rempli avec zèle la mission de rendre Dieu présent au sein de la communauté humaine. À ce stade, la Vierge dans ses apparitions ne fait que participer à la grandeur du cœur divin qui, à tout prix, appelle l’homme à découvrir le sentiment de Dieu, qui se réjouit d’avoir des hommes avec lui.

La Salette reflète dans une large mesure le visage de Dieu. Non pas tellement en tant que montagne, même si beaucoup parmi les grands événements salvifiques vécus par notre Seigneur Jésus-Christ ont eu tant à voir avec les montagnes. Le message de La Salette suscite en nous la décision de revenir à l’amitié souvent brisée à cause de la mentalité de l’homme contemporain, qui s’enorgueillit d’un christianisme vide du Christ et de son Évangile.

A La Salette Marie se fait la porte-parole d’un magnifique message centré sur l’Évangile. C’est-à-dire que la Belle Dame ne se proclame pas elle-même avant d’assumer comme siennes les paroles que ses lèvres transmettent. Il suffit de regarder le passage suivant : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd et si pesant, que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse pour vous autres qui n’en faites pas cas. Vous aurez beau prier et beau faire, vous ne pourrez jamais reconnaître la peine que j’ai prise pour vous. »

Cependant, c’est tout un message plein de tendresse divine ; c’est un message transmis par une personne capable de communiquer avec les êtres humains, comme cela est arrivé avec les personnes présentes aux noces de Cana, « faites tout ce qu’il vous dira » (cf. Jn 2,5). Il est beau de savoir que, dans le message de la Dame en larmes, est tellement clair le visage de Dieu qui « poursuit » avec amour ses créatures créées à « son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26).

Plutôt que de nous aider à contempler le visage de Dieu, le message nous donne l’occasion de regarder la mère de Jésus, toujours présente dans la vie de l’Église comme le visage maternel de Dieu, car « elle nous fait nous sentir de mieux en mieux la tendresse du Seigneur ». En fait, selon Isaïe 49,15 Dieu proclame que son amour pour son peuple est maternel et dépasse l’amour de n’importe quelle mère pour son enfant ; d’autre part, cette catégorie est adaptée aux besoins des temps actuels, où Marie répond en révélant le visage maternel de Dieu. C’est la volonté absolue de Dieu d’envoyer Marie dans l’histoire humaine comme messagère de prière, de conversion et de spiritualité : « Les mariophanies connaissent une montée dans cet appel, car en elles la Vierge passe de la parole aux pleurs et probablement au saignement. C’est un cri de la Mère qui prend les tons de la prophétie et de l’apocalypse pour arrêter les pas insensés d’une si grande partie du monde et pour montrer en elle le visage miséricordieux du Dieu Amour » (S. De Fiores, «Apparizioni», in Maria. Nuovissimo Dizionario, EDB, Bologna 2008, I, 59).

Le visage maternel de Dieu…

Au cours de la première étape, Marie cache son visage derrière ses mains en un geste qui cache les larmes. Pendant l’apparition le visage de la Belle Dame est à peine visible pour Mélanie et totalement imperceptible pour Maximin en raison de la forte lumière qui émanait du visage de Marie. En parlant aux enfants, elle pleure toujours et est très triste. Cette affliction s’empare de tous les témoins qui écoutent ses paroles.

La Mère du Seigneur qui apparaît à La Salette représente le Ciel, notre dernière destination. Elle est affligée par le fait que nous abandonnons Dieu et n’acceptons pas ce que son Fils, Jésus, a fait pour nous. Elle déplore également que nous n’acceptions pas, comme elle l’a fait, la grâce de Dieu qui peut faire de nous aussi des personnes pour lesquelles « le Tout-puissant a fait de grandes choses ».

À La Salette, Marie nous rappelle que le fait qu’Elle soit au Ciel, corps et âme, est également le fruit de la grande miséricorde de Dieu envers l’homme. Elle, conçue immaculée, a d’avance fait l’expérience de la miséricorde, car en vertu de la grâce elle a été préservée du péché originel, gardant en elle le reflet divin dans la sainteté, dont elle n’a pas été privée depuis sa conception.

Nous, par contre, pouvons de nouveau recevoir ce reflet divin, en vertu de la grâce que nous avons reçue. Recevoir de nouveau, parce qu’Adam et Ève nous en ont privés par leur désobéissance. Il est bon de rappeler ici que chacun de nous reçoit toujours la plénitude de grâce nécessaire pour pouvoir, dans l’obéissance à Dieu, bénéficier de la liberté de ne pas pécher et garder son âme immaculée jusqu’au jugement de Dieu.

Marie est pour chacun de nous l’exemple d’une pleine correspondance à la grâce de Dieu, à tel point qu’elle peut se définir l’Immaculée Conception. Cela signifie qu’elle nous rappelle la destinée à laquelle chacun de nous a été appelé. Et si chacun de nous était obéissant à Dieu et ne gaspillait aucune grâce que Dieu nous donne généreusement et abondamment, il serait comme Elle, comme Marie, sans péché, car habitée par la grâce.

La tristesse de Marie est donc la tristesse de Dieu, car sont ignorés ses appels que l’homme choisisse Dieu et sa volonté de manière libre et sincère, et ainsi la condition de l’homme se détériore. Il en est ainsi, parce que l’homme ne va pas à la source des grâces, c’est-à-dire à Jésus Eucharistie, mais préfère toujours l’eau des citernes fissurées de ses propres forces et de ses propres envies.

Le Visage de la Vierge est celui d’une représentante de la Famille de Dieu, à laquelle chacun de nous est invité comme frère et sœur en Jésus. Malgré ce grand honneur, que nous recevons tous en choisissant Dieu, nous ne nous comportons pas en membres de cette Famille divine, mais comme des brebis galeuses, nous rejetons la noblesse céleste et la dignité, vivant éloignés de Dieu.

Flavio Gilio, MS

Eusébio Kangupe, MS

Karol Porczak, MS

Publié dans MISSION (FR)
lundi, 26 octobre 2020 17:07

Nouveau Conseil Provincial - Brésil

Le Chapitre de la Province Marie Immaculée Conception (Brésil), réuni à Curitiba du 26 au 30 octobre, a élu le Père Leonir Nunes dos Santos (au centre) nouveau Supérieur Provincial le 28 octobre 2020.

Il sera assisté au cours de sa mission par deux Assistants Provinciaux élus le même jour : le P. Marcos Antonio Pereira de Queiroz (à gauche) vicaire provincial et le P. Marcos Antonio Dias de Almeida (à droite), deuxième assistant.

Prions pour l’intercession de Notre Dame de La Salette pour le ministère du nouveau Conseil Provincial et pour les membres de la Province de Brésil.

Publié dans INFO (FR)

La femme parfaite, la foi parfaite

(33e dimanche ordinaire : Proverbes 31, 10-31 ; 1 Thessaloniciens 5, 1-6 ; Matthieu 25, 14-30)

Le poème qui loue la femme parfaite, huit versets dans le Lectionnaire, en contient en fait vingt-deux dans la bible. Ils louent surtout des accomplissements.

Mais un verset ressort des autres. Plutôt que de se concentrer sur ce qu'elle accomplit, il décrit ce qu’elle est : « Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange ». Ici, comme en plusieurs endroits du Livre des Proverbes, nous trouvons le fondement d'une vie digne, sur lequel tout le reste se construit.

Le fondement de notre identité chrétienne, c’est le don de la foi. Quand celle-ci est faible, elle ne peut pas supporter les autres dons spirituels que Dieu veut nous donner.

St Paul nous dit : « Nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres ». Mais parfois nous y sommes. Notre Dame de Salette, apparaissant dans la lumière, vient nous aider à marcher sur le chemin du Seigneur. Elle est un flambeau d’espoir infaillible ; sur son sein elle porte l'image de l'Amour parfait.

Dans son discours, elle parle de la foi, en particulier de notre rapport avec Dieu ; mais elle n’oublie pas le souci du bien-être des autres, comme elle le montre par ses larmes.

Un jour, les Apôtres ont demandé à Jésus d’augmenter en eux la foi (Luc 17, 5). Il serait bon, de temps en temps, pour nous de faire la même prière, pour nous-mêmes, nos familles et nos amis. Alors nous pourrons croître dans l'espérance et surtout dans l'amour—le plus grand des dons éternels—en devenant plus charitables et plus remplis d’amour, récoltant ce que Dieu a semé en nous.

Ou, selon l'image de la parabole d'aujourd'hui, nous recevrons le pouvoir d’être des serviteurs bons et fidèles, même pour peu de choses. Chacun, selon sa capacité, et en coopérant avec la grâce divine, pourra réaliser des bénéfices des talents qui lui sont confiés, et rendre un digne profit au Maître lors de son retour.

Des questions se présentent : Qui suis-je en tant que croyant, et comment est-ce que je puis être au service du Seigneur ? Les réponses peuvent varier, mais elles ont toutes le même fondement : la foi, l'espérance, l'amour, et une joie qui demeure.

La prière d’ouverture d'aujourd'hui exprime cette pensée ainsi : « C'est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tout bien ».

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Choisissez la sagesse

(32e Dimanche ordinaire : Sagesse 6, 12-16 ; 1 Thessaloniciens 4, 13-18 ; Matthieu 25, 1-13)

La parabole des jeunes filles insouciantes et prévoyantes est une mise en garde. Ayant failli d’accueillir l’époux à son arrivée, les insouciantes ne seront pas admises à la salle des noces. Le manque de sagesse leur a coûté cher.

Jésus avertit ses disciples d’agir comme les jeunes prévoyantes, non seulement en anticipant son retour, mais aussi en faisant ce qu'il faut pour s'y préparer.

Dans la Bible, la sagesse exprime plusieurs idées, telles que les compétences pratiques, la perspicacité, les pensées profondes et, comme dans la parabole, la prudence. Elle comprend aussi l'étude des saintes Écritures, afin de savoir profiter des connaissances obtenues, en vue de distinguer le bien du mal, conformément à la volonté de Dieu.

Ainsi, nous lisons aujourd'hui dans le psaume 62 : « Dans la nuit, je me souviens de toi et je reste des heures à te parler ». Dans un autre psaume (118), nous trouvons le fameux verset : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route ».

Mais la sagesse ne se trouve pas à moins d’être désirée. C'est pourquoi, en 1846, une Belle Dame est apparue à deux enfants ignorants dans les Alpes françaises, dans un globe de lumière. Elle avait l’intention que ses paroles soient une lumière pour les pas et une lampe pour la route de son peuple.

Par sa beauté et sa douceur, elle nous attire, comme Mélanie et Maximin, dans sa lumière ou, plus précisément, dans la lumière de son Fils crucifié. Comme st Paul, et sage Vierge qu'elle est, elle ne veut pas nous laisser dans l’ignorance de certaines choses. Elle illumine donc le chemin entre Jésus et son peuple, et montre la distance que le péché crée entre lui et nous. 

Enfin, par sa compassion, elle nous conduit à espérer la sagesse qui accompagne le repentir, aussi bien que les bienfaits promis à ceux qui retournent au Seigneur.

Marie parle de la prière, du jour du Seigneur, de la messe et du carême. Tout cela, ainsi que notre engagement personnel et notre dévotion, ressemble à l'huile de la parabole, symbole du renouvellement constant de notre vie dans le Christ.

Que notre lampe demeure toujours allumée alors que nous prions avec le Psalmiste : « Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire... je crie de joie à l’ombre de tes ailes ».

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
dimanche, 11 octobre 2020 12:57

P. René Butler MS - Toussaint - Quel amour !

Quel amour !

(Toussaint : Apocalypse 7, 2-4, 9-14 ; 1 Jean 3, 13 ; Matthieu 5, 1-12)

Deux thèmes reviennent plus d’une fois dans les textes d'aujourd'hui : le comptage et la pureté.

Dans l'Apocalypse, nous voyons deux groupes parmi les élus : cent quarante-quatre mille des tribus d'Israël, et en plus une multitude que personne ne peut compter. Dans 1 Jean, nous sommes inclus (comptés) parmi les enfants de Dieu. Et il y a une liste dans l'Évangile énumérant plusieurs béatitudes—une espèce de manuel pour le disciple.

L'une d’elles se lit : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ». Jean écrit : « Quiconque met en Dieu une telle espérance se rend pur ». Et dans la première lecture, les multitudes innombrables « ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau ».

Le Psaume réunit les deux thèmes ainsi : « Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles ».

Nous désirons être comptés parmi les « serviteurs de notre Dieu », comme les nomme l'Apocalypse. Pour être vraiment fidèles à son service, nous devons avoir le cœur pur.

Cette notion fait penser à l'or pur ; toutes les imperfections ont été enlevées. En termes de morale, cela se réfère à l'intégrité de la vie chrétienne, à la plénitude de l'amour chrétien.

Dans le contexte salettin, nous servant des paroles de st Jean, nous pourrions dire : Voyez quel grand amour nous a donné la Belle Dame. Elle nous appelle ses enfants, son peuple. En portant l'image brillante de son Fils sur sa poitrine, elle nous montre la miséricorde infinie de Dieu. Comme toutes les lectures d'aujourd'hui, elle offre un espoir lumineux, qui dépend cependant d’une condition essentielle : la soumission, qu'elle appelle aussi la conversion.

Cela ne doit pas nous décourager ni, pire, amener aux scrupules. Quand même, cela appelle à un sérieux engagement envers la personne de Jésus Christ et la pratique de notre foi, à l’humble soumission à l'enseignement de l'Église et à un honnête examen de conscience.

St Jean nous dit que nous verrons Dieu tel qu'il est. Prions pour que, avec un cœur doux et humble, nous puissions avoir l'espoir sûr d'être comptés parmi ceux qui cherchent le visage plein d’amour de Dieu.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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