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jeudi, 08 octobre 2020 18:56

La Salette et le chemin d’Emmaüs

La Salette et le chemin d’Emmaüs

Septembre 2020

Une pédagogie de proximité, d’intimité et d’empathie…

Luc a écrit vers l’an 85 pour la communauté grecque d’Asie Mineure, qui vivait dans des circonstances difficiles, dues à des facteurs internes et externes.

À l’intérieur, il y avait des tensions qui rendaient la vie de la communauté difficile : d’anciens pharisiens qui voulaient imposer la loi de Moïse (Actes 15,1) ; d’autres qui voulaient suivre de plus près l’exemple de Jean-Baptiste et qui n’avaient pas entendu parler du Saint-Esprit (Actes 19,1-6) ; d’autres encore qui se disaient disciples de Pierre, ou de Paul, ou d’Apollo, ou du Christ (1Cor 1,12). À l’extérieur, la persécution de l’Empire romain s’intensifie, et son idéologie continue d’exercer une influence toujours plus forte et plus pénétrante.

Dans ce contexte, Luc écrit avec un double objectif. D’une part, il écrit pour guider et encourager le cheminement de foi de ses destinataires ; d’autre part, pour aider hommes et femmes à être non seulement des disciples du Ressuscité, mais aussi des missionnaires ou, comme le dirait saint Paul, des ambassadeurs du Ressuscité (cf. 2Cor 5,20). De même, la Belle Dame de La Salette, par les paroles adressées à Maximin et à Mélanie vise à guider, encourager et édifier des missionnaires ou ambassadeurs du Fils.

Emmaüs. - Un récit qui guide, encourage et édifie notre foi ; un épisode qui se révèle être une métaphore de notre existence. Ce n’est pas un hasard, la métaphore du voyage est, pour la Bible, la métaphore préférée de l’être humain, de l’existence et du cheminement. Emmaüs parle à et de chacun de nous. De plus, Emmaüs illumine La Salette. Le Fils ressuscité fait écho à la Mère, en l’occurrence la Belle Dame de La Salette.

Comme Marie à La Salette, le Ressuscité se révèle être pour les deux disciples autant un interprète qu’un éducateur et un maître. Se tournant vers les textes sacrés, Jésus aide les deux disciples d’Emmaüs à interpréter et à lire « théologiquement » les derniers événements arrivés à Jérusalem. De même, la Belle Dame de La Salette nous invite à interpréter les événements humains comme un réceptacle du divin.

Comme Marie à La Salette, sur la route d’Emmaüs le Ressuscité se révèle éducateur et maître. Comme la Mère, le Fils, à travers deux questions simples (Luc 24,17.19), se fait promoteur d’une « culture de la rencontre ». Le Ressuscité, en effet, est capable d’atteindre Cléophas et l’autre disciple là où ils se trouvent : dans leur déception, leur découragement, leur résignation (cf. Luc 24,17).

Dans le cas de l’apparition à La Salette, la Belle Dame n’hésite pas, délicatement, à changer de registre, passant du français au dialecte local, au patois. Tous deux, le Fils et la Mère, savent créer de la proximité, de l’intimité, de l’empathie.

Comme Marie à La Salette, le Ressuscité module le rythme de son cheminement sur celui des deux disciples. Le Ressuscité est patient, comme la Belle Dame de La Salette avec Maximin et Mélanie. De manière significative, Luc souligne que « commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Luc 24,27). En d’autres termes, le Ressuscité accompagne les deux disciples afin qu’ils puissent intérioriser et personnaliser une histoire qui les implique directement, une histoire qui ne passera jamais.

Comme Marie à La Salette, le Ressuscité rencontre les disciples afin que les disciples puissent rencontrer le Ressuscité de Nazareth. L’accompagnement débouche sur l’identification. L’accompagnement de Jésus les transforme. Ces mêmes yeux qui étaient initialement incapables de reconnaître le Ressuscité (Luc 24,16), s’ouvrent et le reconnaissent à la fraction du pain (Luc 24,31). Une fois que les disciples ont appris à reconnaître le Ressuscité, Jésus disparaît. Maintenant que les disciples savent le voir, Jésus disparaît de leur vue.

Le chemin Jérusalem-Emmaüs-Jérusalem est un chemin de libération et de guérison. De la cécité à la vue. La présence du Ressuscité guérit parce qu’elle libère. Mais nous devons savoir le reconnaître au long du chemin de notre pèlerinage humain.

En même temps, l’épisode lucanien est aussi une sorte de Magna Carta pour tous ceux qui se reconnaissent comme disciples-missionnaires du Ressuscité. En effet, en contemplant la pédagogie du Ressuscité, nous pouvons mettre en évidence quelques traits saillants qui caractérisent la nouvelle évangélisation. Il en va de même pour la Belle Dame de La Salette : comme les paroles et les gestes de son Fils, ses paroles et ses gestes nous inspirent, nous guident et nous aident à vivre ce pèlerinage terrestre comme féconds ouvriers de la nouvelle évangélisation.

Une pédagogie de la Parole : des larmes à la joie…

« Notre cœur ne brûlait-il pas en nous,

tandis qu’il nous parlait en chemin

et nous ouvrait les Écritures ? » (Luc 24,32)

Notre fil conducteur est le voyage des deux disciples d’Emmaüs (Luc 24,13-33), ainsi que l’irruption de Marie très sainte dans la vie de Maximin et de Mélanie sur la montagne de La Salette. Un message de joie arrive des Alpes, malgré ses terrifiantes vérités. Comme les deux disciples d’Emmaüs, après avoir rencontré la Belle Dame les deux voyants ressentent une joie profonde. Comme il ressort de son témoignage : « Après (sa disparition), nous sommes restés très heureux et nous avons à nouveau pris soin de nos vaches ».

La joie des disciples d’Emmaüs naît de l’écoute attentive de la parole de l’illustre inconnu. Par la suite, la joie prend le dessus dans leur vie, ils quittent l’inertie et courent partager avec les autres la joie dont ils étaient remplis ; de simples récepteurs ils deviennent aussi des transmetteurs, ils cessent d’être de simples auditeurs pour commencer l’acte de proclamation du Ressuscité, c’est-à-dire pour amener l’humanité à la communion avec le Divin Maître.

Voici, à son tour, un des contenus forts que l’on peut voir dans les paroles de la Belle Dame en pleurs : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre... s’ils se convertissent ». Tout a un sens dans la soumission à la parole. C’est la joie profonde que ressent Marie lorsqu’elle dit oui à l’annonce de l’Ange. Le Magnificat est exactement cela, lorsqu’il montre le cœur d’une personne qui s’est soumise à la Parole.

Comme à Emmaüs, de l’expérience de La Salette naît une spiritualité, c’est-à-dire une manière de suivre Jésus correctement, sous la conduite du renouveau du rôle de Marie dans l’économie du salut, car dès le début elle nous demande d’être obéissants à son Fils (fais ce qu’il te dit).

Quelle est la caractéristique de la spiritualité de La Salette-Emmaüs ? A partir de la description de l’évangéliste Luc (Luc 24,13-35) et du contenu du Message de La Salette, nous trouvons en parallèle quelques éléments qui peuvent faire partie de cette spiritualité : marcher en se rapprochant de l’autre ; se rapprocher de l’autre à la manière du ressuscité ; illuminer la vie par la parole de Dieu ; entrer dans le cœur qui s’ouvre ; partager ; revoir la vie à la lumière de la foi ; être disciple du Christ, c’est être missionnaire.

Une pédagogie qui conduit au ciel…

L’Apparition de Marie s’est déroulée en trois étapes : la première en position assise, le visage caché dans les mains ; la deuxième debout, en parlant aux enfants ; et la troisième, surtout dans sa dernière phase, lorsque la Belle Dame a gravi le chemin sinueux qui mène au sommet et a communiqué ses dernières paroles.

Marie ne suggère en aucune façon aux enfants comment ils devront se comporter après son départ. Elle ne leur dit pas d’aller dans un hameau du village de La Salette. Elle ne leur demande pas non plus d’aller voir le curé de La Salette, ni ne leur recommande de raconter leur rencontre avec elle à l’évêque du diocèse de Grenoble. Non. Marie n’a fait que monter au col, et les enfants l’ont suivie de près. Les paroles « Faites-le passer à tout mon peuple » prononcées deux fois à la fin de la rencontre avec Mélanie et Maximin, non seulement signifient la transmission du Message aux autres, mais incitent également à imiter Son exemple, à regarder le chemin « ascendant » parcouru par Elle, avec l’attitude d’une personne profondément persuadée en son cœur et en son âme d’avoir une dignité et une identité d’héritier et d’habitant du Ciel.

Sur terre il y a un unique but à atteindre, lorsqu’arrivera la fin du monde : le ciel. Marie à La Salette, qui monte et pour finir regarde vers le ciel, nous indique cet objectif de notre pèlerinage terrestre. La route n’est pas seulement en montée, elle est également tortueuse - comme l’est la vie sur terre après le péché originel. Mais il y a avec nous son Fils Jésus-Christ, qui se dépensera pour nous expliquer cette vie et nous éclairer sur elle à la lumière nouvelle de l’Évangile, au moyen de ses paroles ainsi qu’avec l’événement de Sa Mort et Résurrection.

Suivons donc Celle qui, lors de l’Apparition à La Salette, monte sur le col - avec la croix de Jésus-Christ sur la poitrine - puis élevée dans les airs se dissout, étant convaincus que la grâce nous sera toujours donnée par son Fils. Il dispose de tous les moyens permettant de nous obtenir notre salut au Ciel. Lors de chaque Eucharistie célébrée sur terre nous prononçons ces paroles sans cesse et consciemment, en nous tournant vers Jésus-Christ : « [...] dans l’attente de ta [seconde] venue », afin qu’au Jour du Jugement, lors de la Parousie, nous soyons justifiés par Lui pour la vie éternelle.

Les véritables chrétiens ne s’arrêtent jamais sur la route qu’ils parcourent au cours du temps de la vie terrestre. Ils montent toujours en direction du ciel. Sans jamais s’arrêter.

Publié dans MISSION (FR)

Racontez sa gloire

(29e dimanche ordinaire : Isaïe 45, 1-6 ; 1 Thessaloniciens 1, 1-5 ; Matthieu 22, 15-21)

La Vierge a dit à Maximin et Mélanie de faire passer son message à tout son peuple. Au départ, cela signifiait simplement de dire au peuple ce qu'ils avaient vu et entendu. Le Psaume d'aujourd'hui suggère cependant une signification plus profonde.

« Racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! » Le contexte joyeux de ces mots démontre que, ici aussi bien, il ne s'agit pas tout seulement de communiquer des informations, mais de témoigner l'enthousiasme de notre foi.

La Belle Dame exprime sa tristesse non seulement devant la faible fréquentation de la messe durant l’été, mais aussi devant le manque de respect de ceux qui vont à l'église en hiver seulement pour se moquer de la religion.

Nous comprenons nous-mêmes la différence qu’il y a entre assister à la messe et y participer pleinement. Il y a de nombreuses distractions, souvent inévitables, mais notre intention au moins doit être celle du psalmiste : « Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté », afin de répondre à sa sainteté.

Rendre gloire à Dieu se trouve au cœur de l'événement de la Salette. Nous le faisons quand nous honorons son nom, respectons le jour de repos, observons la pénitence du Carême, prions bien et fidèlement, et reconnaissons son attention paternelle dans nos vies.

Mais c'est surtout à la messe, forme principale de culte public de l'Église, que nous pouvons proclamer : « Rendez au Seigneur, familles des peuples, rendez au Seigneur la gloire et la puissance, rendez au Seigneur la gloire de son nom ». 

L'Eucharistie se nomme « source et sommet de toute la vie chrétienne ». Tout le reste de notre vie de foi en découle, et tout y reconduit. Elle « contient tout le trésor spirituel de l’Église » (Catéchisme de l'Église catholique, 1324).

Cela a des conséquences pratiques pour nous. Non seulement devons-nous rendre gloire à Dieu dans la digne célébration du sacrement, mais nous devons aussi vivre notre vie quotidienne de manière à « rendre à Dieu ce qui est à Dieu ».

N'est-ce pas ce que faisait Marie en chantant son Magnificat ?

St Paul écrit : « Notre annonce de l’Évangile n’a pas été, chez vous, simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude ». Voilà l’objectif auquel nous devons tous aspirer.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
jeudi, 01 octobre 2020 16:41

La Salette : de la peur à la confiance

La Salette : de la peur à la confiance

Novembre 2020

N’ayez pas peur…

Rien de l’exode humain n’est exclu de la Bible. Y compris les thèmes de la crainte et de la confiance. Peur et confiance : mots clés qui déterminent la différence entre simplement « exister » et « vivre pleinement ». La Bible semble en être consciente, elle qui contient plus de 365 cas concernant l’invitation à ne pas craindre.

Les Saintes Écritures reconnaissent deux types de craintes. Un qui fortifie, et c’est ce que la Bible appelle la crainte d’Adonaï, un principe de sagesse (cf. Pr 1,7). Le second est un esprit de peur, qui consume, saisit, paralyse et affaiblit. Nous en avons tous fait l’expérience, au moins une fois. Nous pouvons faire de mauvais choix parce que choix mûris dans la peur ; ou encore nous préférons intentionnellement ne pas choisir, parce que nous sommes bloqués par la peur de l’inconnu, de l’incertitude, de l’échec, de ce que les autres peuvent penser de nous, etc. Oui, ce type de peur paralyse. Et la plupart d’entre nous désirent ne pas craindre, afin de pouvoir réellement vivre et pas seulement exister, afin d’être libres d’aimer et d’être aimés (1Jn 4,18).

Dans la vie du croyant, la peur et la confiance coexistent. Ce qui est pertinent c’est la question suivante : qu’écoutons-nous davantage ? Qu’est-ce qui inspire et guide notre vie ? Peur ou confiance ? Il est intéressant de noter, à cet égard, que même nos Pères et nos Mères dans la foi ont fait l’expérience de la peur et de la méfiance, bien qu’ils aient été choisis par Dieu et qu’ils aient voulu suivre la voix de l’Éternel. Voir, par exemple, les figures d’Abraham, Isaac, Jacob, du grand législateur Moïse, du roi biblique par excellence, David (Ps 56,10-11), de Sarah, Rébecca, Rachel, Miriam la soeur de Moïse, Pierre, ou des Douze Apôtres...

Même Joseph (Mt 1,20) et Marie de Nazareth éprouvent un sentiment de crainte. Immédiatement après les paroles de l’ange Gabriel, l’évangéliste Luc rapporte que Marie « était bouleversée et se demandait quel était le sens d’une salutation comme celle-ci » (Lc 1,29). Oui : d’une part les grands protagonistes de l’Histoire du Salut sont assaillis par la crainte, mais d’un autre côté ils savent faire confiance aux Paroles de l’Éternel.

On peut dire quelque chose de semblable à propos de Maximin et de Mélanie à La Salette. Lorsque Mélanie vit soudain un globe de lumière là où ils avaient auparavant déposé leurs musettes, agitée et intriguée elle appela Maximin. Tous deux ont peur. Mélanie laisse tomber son bâton et Maximin cherche à reprendre le sien au cas où il faudrait se défendre contre cette mystérieuse lumière. La peur cède la place à la confiance lorsque, après avoir vu à l’intérieur du globe de lumière la figure d’une "Belle Dame" assise les coudes posés sur les genoux, le visage caché dans les mains et sanglotante, ils entendent les paroles suivantes : « Approchez, mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour annoncer une grande nouvelle ».

La dynamique initiale de cette rencontre suit la dynamique des nombreuses rencontres avec l’Éternel enregistrées dans la Bible. Souvent, ce sont des rencontres qui génèrent d’abord la peur chez celui qui les vit. Mais avec la peur initiale, il y a toujours une parole divine, capable d’insuffler la confiance et d’ouvrir à des horizons inespérés. Jésus de Nazareth, par exemple, a guéri la peur de Pierre non seulement en l’encourageant à « ne pas craindre », mais aussi en lui confiant une mission : « Désormais, tu seras pêcheur d’hommes » (Lc 5,10). De même, à La Salette, la Belle Dame non seulement invite les deux enfants à « ne pas avoir peur » et à s’approcher d’elle pour vivre une rencontre, mais une fois qu’ils ont été libérés de leur peur initiale, leur faisant confiance elle leur confie une mission.

Tant le Fils que la Mère, tout comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Jésus de Nazareth, n’exigent pas de nous une foi exempte de peurs. Le Dieu de nos Pères dans la foi, le Fils et la Belle Dame de La Salette ont foi en nous, avant que nous ne croyions en eux. Ils croient en nous, qui avons nos peurs et nos capacités. Ils nous font confiance. Ils désirent conclure avec nous une alliance. Et lorsque nous en prenons conscience, nous sommes guéris de nos peurs, car nous commençons à faire confiance à l’Esprit qui est en nous (cf. Mt 10,19-20). Nous sommes transformés. Et la confiance dans l’Esprit et la transformation ouvrent sur des horizons étonnants, car ils nous permettent de nous ouvrir à la voix de l’Éternel qui nous confère une mission.

La Confiance – une expression d’amour et de foi…

« Approchez, mes enfants, n’ayez pas peur,

je suis ici pour annoncer un grand message »

L’événement de La Salette s’ouvre avec cet appel véhément à deux Petits Bergers. 

L’Écriture Sainte est pleine des deux mots (peur et confiance) dans la densité de son contenu. On pourrait dire que c’est un livre qui nous invite à voir en Dieu cet ami qui trouve du plaisir à marcher avec l’homme dans les situations les plus variées de sa vie. 

Marie à La Salette fait siennes les paroles par lesquelles Dieu s’adressait au peuple ou, individuellement, aux prophètes : « Ne craignez pas ... n’ayez pas peur ». « Ne crains pas, car je suis avec toi ; ne jette pas des regards désespérés, car je suis ton Dieu » (Is 41,10) ; Jésus a dit dans le Nouveau Testament : « Ne craignez donc pas ; vous valez plus que beaucoup d’oiseaux » (Is 41,10 ; Mt 10,31).

Le secret pour vaincre la peur est donc une confiance totale et complète en Dieu. Les deux petits bergers s’avancent vers l’intérieur pour faire un pas en avant et se mettre à la disposition de la Dame qui leur apporte un beau message.

Lorsque la peur nous saisit, nous perdons toute notre confiance et sécurité. La peur nous rend désespérés, et là où il y a du désespoir, Dieu n’est pas présent ! Parce que le désespoir chasse la présence de Dieu, le désespoir est un manque de confiance dans le Seigneur, le désespoir est un manque de foi.

La peur qui nous tourmente nous enlève notre foi et notre confiance dans le seul vrai Dieu ; la peur nous rend faibles et malades. Tout comme il l’a fait hier avec ses disciples, Jésus nous regarde et assume par l’intermédiaire de sa Mère ses paroles éternelles : « Courage, c’est moi ! N’ayez pas peur ! » Derrière la voix de la Madone se trouve la Parole éternelle de Dieu, car Marie nous rappelle notre devoir de faire ce que son Fils nous recommande.

Le constant « ne crains pas » attire notre attention sur notre engagement à mettre notre confiance et notre foi dans le Seigneur, comme l’écrit le psalmiste : « En Dieu, je mets ma confiance et je ne crains pas ; que peut me faire l’homme ? » (56,11). Par conséquent, le secret pour vaincre la peur est la confiance totale et la foi en Dieu – les deux petits bergers ont été poussés intérieurement à s’avancer et se mettre à la disposition de la Dame, qui portait un magnifique message. 

Vaincue par le « puissant » Covid19, la peur est devenue le mot d’ordre dans le monde d’aujourd’hui. C’est à ce moment que les paroles de Marie à La Salette nous invitent à avoir confiance, à « ne pas avoir peur », parce que le Seigneur continue à guider les destinées de ce monde. Ambassadrice du plan de salut de Dieu, la Mère de Dieu partage avec nous l’expérience de la confiance en Dieu, qui lui a été transmise par l’ange au moment de l’Annonciation.

Marie modèle de la confiance…

Marie connaît bien le sentiment de peur. Lorsque l’Archange Gabriel lui est apparu, elle était comme terrifiée. Le Divin Messager l’a calmée par l’invitation : « Ne crains pas ! » Ce n’est qu’ensuite que suit le dialogue du représentant du Ciel avec la plus digne représentante de l’humanité lors de l’événement le plus important du monde, c’est-à-dire l’Incarnation du Fils de Dieu.

À La Salette, les rôles sont inversés : c’est maintenant Marie la messagère divine, qui s’adresse aux plus simples représentants de l’humanité - aux enfants qui ont peur pour avoir éprouvé quelque chose d’extraordinaire. La Belle Dame comprend parfaitement la peur de Maximin et de Mélanie même si, en voyant une femme en pleurs extérieurement semblable aux autres femmes de cette région, ils se sentent calmés, au point qu’ils ne furent pas terrorisés.

Le comportement de Marie révèle son respect de la sensibilité humaine face aux choses surnaturelles, qui nécessitent une aide spéciale pour qu’on s’y habitue. Autrefois, avant de tomber dans la condition du péché et de la mort, c’était là notre caractéristique naturelle. Adam et Ève, et eux seuls parmi toute l’humanité, ont vécu dans une confiance naturelle et amicale envers Dieu jusqu’à ce qu’ils aient mangé le fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Jusqu’à la première venue du Sauveur dans le monde, d’abord eux et ensuite nous tous, nous avons perdu ce merveilleux état d’amitié avec Dieu, libre de toute crainte. C’est seulement en Jésus-Christ que, sans mourir de peur, nous pouvons nous tenir face à face devant Dieu caché derrière les traits du Fils de Marie et de Joseph de Nazareth, et après son Ascension au ciel sous les espèces du Pain et du Vin. Mais cela n’arrive que parce que la grâce du Sauveur, méritée sur la Croix et scellée par la Résurrection, nous soutient. En Lui il n’y a plus aucune peur de la mort, il n’y a plus de terreur face à la Majesté divine, mais il y a une grande crainte fondée sur la conviction que Dieu nous aime, indépendamment de qui nous sommes et de ce que nous possédons.

Marie a été la première, avec saint Joseph, à voir le Dieu incarné, elle s’est habituée à sa vie ordinaire terrestre et a contemplé la Majesté divine, cachée derrière l’apparence de la nature humaine de son Fils, Jésus. Et c’est dans cet esprit qu’elle s’est adressée aux enfants de La Salette : « Approchez, n’ayez pas peur ! » Elle a dit cela, parce que dans la foi en la communion des saints nous sommes tous unis : les uns de ce côté-ci sur la Terre encore en pèlerinage vers le Ciel, les autres désormais au-delà, au Ciel, attendant la résurrection du corps.

Faisons confiance à Dieu, en espérant que par l’intercession de Marie de La Salette il nous accordera la grâce de recevoir l’amour de Dieu dans la crainte véritable, fondée non pas sur la peur, mais sur la louange de Dieu, pour sa grande miséricorde à notre égard.

Flavio Gilio, MS

Eusébio Kangupe, MS

Karol Porczak, MS

Publié dans INFO (FR)
mardi, 29 septembre 2020 16:45

La Salette : quel visage de Dieu ?

La Salette : quel visage de Dieu ?

Octobre 2020

Le visage paternel de Dieu…

La question qui introduit la nouvelle section est, d’un point de vue biblique, paradoxale. Paradoxale, car d’une part, la question exprime l’aspiration innée de l’homme à la transcendance, à une relation avec le divin, à la recherche de Dieu (voir par exemple Am 5,4 et Ps 27,9 ; 42,3 ; 44,25 ; 77,2-3 ; 105,4). Ce n’est pas un hasard si l’invocation ou la prière de pouvoir voir le visage d’Adonaï est l’un des thèmes présents dans toutes les pages bibliques.

Mais d’autre part la Bible nous rappelle non seulement que celui qui « [...] voit Dieu meurt » (Ex 33,20), mais aussi que « Dieu, personne ne l’a jamais vu » (Jn 1,18 ; 1Jn 4,12). Même Moïse, dont l’Écriture rapporte qu’Adonaï « [...] lui parlait [...] face à face, comme un homme parle à son ami » (Ex 33,11), ne bénéficie pas du don de voir la face de Dieu. En fait, sa demande (Ex 33,18) n’est pas exaucée : au Sinaï Moïse ne voit que les épaules d’Adonaï, mais non pas son visage (Ex 33,23).

Il est donc clair que, dans l’économie de l’Histoire du Salut consignée dans les Écritures de l’Israël biblique, Dieu a bien un visage, mais il le cache à la vision humaine. En bref, les pages bibliques nous rappellent constamment deux traits saillants d’Adonaï : son visage ne se montre pas, mais parle. Le visage d’Adonaï est la source d’une parole qui s’adresse à l’homme dans l’intention de se révéler, d’entrer en relation et de se faire connaître (voir l’expérience de l’Israël biblique brièvement décrite par les paroles de Moïse en Dt 4,12). Deuxièmement, le visage d’Adonaï, on ne le voit pas, mais on en a l’expérience vécue. À cet égard, bien que le témoignage de l’Israël biblique soit extrêmement riche et multiforme, il converge autour de deux dimensions. C’est en fait un visage qui souffre avec (compassion) et se place aux côtés de ceux dont le cœur est dans la misère (miséricorde) - voir par exemple Ex 3,7 ; 34,7 ; 1Rois 22,17 ; Ps 144,8 ; Mt 14,14 ; 15,32 ; Lc 7,13.

Avec le Nouveau Testament, l’être humain est désormais marqué par une nouveauté : Jésus de Nazareth est compris comme celui qui comble le désir humain de voir le visage de Dieu. Dans l’expérience des premiers chrétiens, le Dieu invisible devient visible - y compris son visage - en Jésus de Nazareth. Le visage invisible de Dieu s’humanise dans le Fils de Marie de Nazareth. Et l’évangéliste Jean nous rappelle cette nouveauté sans précédent tout au début de son Évangile, lorsqu’il écrit : « Dieu, personne n’a jamais vu Dieu : le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui l’a révélé » (Jn 1,18).

En suivant la logique implicite johannique, on peut affirmer que voir le visage de Jésus de Nazareth, c’est voir le visage d’Adonaï, du Père. Et bien que parcimonieusement (Transfiguration, montée à Jérusalem et Passion Mt 17,2 ; 26,39.67 ; Mc 14,65 ; Lc 9,29.51.53), lorsque les quatre évangiles mentionnent le visage de Jésus, ils le mettent toujours en relation avec son identité, son ministère et sa mission. C’est un visage qui exprime avec fermeté compassion et miséricorde. 

Dans le petit village français de La Salette, le jeu et le renvoi de visages se poursuivent. Avec Maximin et Mélanie, la Belle Dame parle face à face. De même que le visage visible du Fils renvoie au visage invisible du Père, de même à La Salette le visage de la mère renvoie au visage du Fils. De même que le Fils, le visage de la mère baigné de délicates larmes exprime, avec détermination, compassion et miséricorde : « Approchez-vous mes enfants, n’ayez pas peur ».

Le visage filial de Dieu…

« Si mon peuple ne veut pas se soumettre,

Je suis forcée de laisser aller le bras de mon fils »

Le point de départ de tout est le oui primordial que Marie donne au porteur du message divin, l’Ange Gabriel. Depuis lors, Marie s’est rendue disponible à Dieu comme l’argile dans la main du potier. Mais plus que l’argile, Marie participe consciemment à cette mission dans sa condition de « pleine de grâce ». Pour Marie, son propre Dieu se met en route sur le chemin de la rencontre avec l’homme, contrairement à la figure du fils mineur de l’Évangile qui repenti retourne, embarrassé, chez son père. Aller à la rencontre de l’homme, c’est-à-dire venir à notre rencontre, c’est précisément la caractéristique de l’acte de Dieu à travers les médiations. Les prophètes ont rempli avec zèle la mission de rendre Dieu présent au sein de la communauté humaine. À ce stade, la Vierge dans ses apparitions ne fait que participer à la grandeur du cœur divin qui, à tout prix, appelle l’homme à découvrir le sentiment de Dieu, qui se réjouit d’avoir des hommes avec lui.

La Salette reflète dans une large mesure le visage de Dieu. Non pas tellement en tant que montagne, même si beaucoup parmi les grands événements salvifiques vécus par notre Seigneur Jésus-Christ ont eu tant à voir avec les montagnes. Le message de La Salette suscite en nous la décision de revenir à l’amitié souvent brisée à cause de la mentalité de l’homme contemporain, qui s’enorgueillit d’un christianisme vide du Christ et de son Évangile.

A La Salette Marie se fait la porte-parole d’un magnifique message centré sur l’Évangile. C’est-à-dire que la Belle Dame ne se proclame pas elle-même avant d’assumer comme siennes les paroles que ses lèvres transmettent. Il suffit de regarder le passage suivant : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd et si pesant, que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse pour vous autres qui n’en faites pas cas. Vous aurez beau prier et beau faire, vous ne pourrez jamais reconnaître la peine que j’ai prise pour vous. »

Cependant, c’est tout un message plein de tendresse divine ; c’est un message transmis par une personne capable de communiquer avec les êtres humains, comme cela est arrivé avec les personnes présentes aux noces de Cana, « faites tout ce qu’il vous dira » (cf. Jn 2,5). Il est beau de savoir que, dans le message de la Dame en larmes, est tellement clair le visage de Dieu qui « poursuit » avec amour ses créatures créées à « son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26).

Plutôt que de nous aider à contempler le visage de Dieu, le message nous donne l’occasion de regarder la mère de Jésus, toujours présente dans la vie de l’Église comme le visage maternel de Dieu, car « elle nous fait nous sentir de mieux en mieux la tendresse du Seigneur ». En fait, selon Isaïe 49,15 Dieu proclame que son amour pour son peuple est maternel et dépasse l’amour de n’importe quelle mère pour son enfant ; d’autre part, cette catégorie est adaptée aux besoins des temps actuels, où Marie répond en révélant le visage maternel de Dieu. C’est la volonté absolue de Dieu d’envoyer Marie dans l’histoire humaine comme messagère de prière, de conversion et de spiritualité : « Les mariophanies connaissent une montée dans cet appel, car en elles la Vierge passe de la parole aux pleurs et probablement au saignement. C’est un cri de la Mère qui prend les tons de la prophétie et de l’apocalypse pour arrêter les pas insensés d’une si grande partie du monde et pour montrer en elle le visage miséricordieux du Dieu Amour » (S. De Fiores, «Apparizioni», in Maria. Nuovissimo Dizionario, EDB, Bologna 2008, I, 59).

Le visage maternel de Dieu…

Au cours de la première étape, Marie cache son visage derrière ses mains en un geste qui cache les larmes. Pendant l’apparition le visage de la Belle Dame est à peine visible pour Mélanie et totalement imperceptible pour Maximin en raison de la forte lumière qui émanait du visage de Marie. En parlant aux enfants, elle pleure toujours et est très triste. Cette affliction s’empare de tous les témoins qui écoutent ses paroles.

La Mère du Seigneur qui apparaît à La Salette représente le Ciel, notre dernière destination. Elle est affligée par le fait que nous abandonnons Dieu et n’acceptons pas ce que son Fils, Jésus, a fait pour nous. Elle déplore également que nous n’acceptions pas, comme elle l’a fait, la grâce de Dieu qui peut faire de nous aussi des personnes pour lesquelles « le Tout-puissant a fait de grandes choses ».

À La Salette, Marie nous rappelle que le fait qu’Elle soit au Ciel, corps et âme, est également le fruit de la grande miséricorde de Dieu envers l’homme. Elle, conçue immaculée, a d’avance fait l’expérience de la miséricorde, car en vertu de la grâce elle a été préservée du péché originel, gardant en elle le reflet divin dans la sainteté, dont elle n’a pas été privée depuis sa conception.

Nous, par contre, pouvons de nouveau recevoir ce reflet divin, en vertu de la grâce que nous avons reçue. Recevoir de nouveau, parce qu’Adam et Ève nous en ont privés par leur désobéissance. Il est bon de rappeler ici que chacun de nous reçoit toujours la plénitude de grâce nécessaire pour pouvoir, dans l’obéissance à Dieu, bénéficier de la liberté de ne pas pécher et garder son âme immaculée jusqu’au jugement de Dieu.

Marie est pour chacun de nous l’exemple d’une pleine correspondance à la grâce de Dieu, à tel point qu’elle peut se définir l’Immaculée Conception. Cela signifie qu’elle nous rappelle la destinée à laquelle chacun de nous a été appelé. Et si chacun de nous était obéissant à Dieu et ne gaspillait aucune grâce que Dieu nous donne généreusement et abondamment, il serait comme Elle, comme Marie, sans péché, car habitée par la grâce.

La tristesse de Marie est donc la tristesse de Dieu, car sont ignorés ses appels que l’homme choisisse Dieu et sa volonté de manière libre et sincère, et ainsi la condition de l’homme se détériore. Il en est ainsi, parce que l’homme ne va pas à la source des grâces, c’est-à-dire à Jésus Eucharistie, mais préfère toujours l’eau des citernes fissurées de ses propres forces et de ses propres envies.

Le Visage de la Vierge est celui d’une représentante de la Famille de Dieu, à laquelle chacun de nous est invité comme frère et sœur en Jésus. Malgré ce grand honneur, que nous recevons tous en choisissant Dieu, nous ne nous comportons pas en membres de cette Famille divine, mais comme des brebis galeuses, nous rejetons la noblesse céleste et la dignité, vivant éloignés de Dieu.

Flavio Gilio, MS

Eusébio Kangupe, MS

Karol Porczak, MS

Publié dans INFO (FR)

Racontez sa gloire

(29e dimanche ordinaire : Isaïe 45, 1-6 ; 1 Thessaloniciens 1, 1-5 ; Matthieu 22, 15-21)

La Vierge a dit à Maximin et Mélanie de faire passer son message à tout son peuple. Au départ, cela signifiait simplement de dire au peuple ce qu'ils avaient vu et entendu. Le Psaume d'aujourd'hui suggère cependant une signification plus profonde.

« Racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! » Le contexte joyeux de ces mots démontre que, ici aussi bien, il ne s'agit pas tout seulement de communiquer des informations, mais de témoigner l'enthousiasme de notre foi.

La Belle Dame exprime sa tristesse non seulement devant la faible fréquentation de la messe durant l’été, mais aussi devant le manque de respect de ceux qui vont à l'église en hiver seulement pour se moquer de la religion.

Nous comprenons nous-mêmes la différence qu’il y a entre assister à la messe et y participer pleinement. Il y a de nombreuses distractions, souvent inévitables, mais notre intention au moins doit être celle du psalmiste : « Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté », afin de répondre à sa sainteté.

Rendre gloire à Dieu se trouve au cœur de l'événement de la Salette. Nous le faisons quand nous honorons son nom, respectons le jour de repos, observons la pénitence du Carême, prions bien et fidèlement, et reconnaissons son attention paternelle dans nos vies.

Mais c'est surtout à la messe, forme principale de culte public de l'Église, que nous pouvons proclamer : « Rendez au Seigneur, familles des peuples, rendez au Seigneur la gloire et la puissance, rendez au Seigneur la gloire de son nom ». 

L'Eucharistie se nomme « source et sommet de toute la vie chrétienne ». Tout le reste de notre vie de foi en découle, et tout y reconduit. Elle « contient tout le trésor spirituel de l’Église » (Catéchisme de l'Église catholique, 1324).

Cela a des conséquences pratiques pour nous. Non seulement devons-nous rendre gloire à Dieu dans la digne célébration du sacrement, mais nous devons aussi vivre notre vie quotidienne de manière à « rendre à Dieu ce qui est à Dieu ».

N'est-ce pas ce que faisait Marie en chantant son Magnificat ?

St Paul écrit : « Notre annonce de l’Évangile n’a pas été, chez vous, simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude ». Voilà l’objectif auquel nous devons tous aspirer.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Dieu y pourvoira

(28e dimanche ordinaire : Isaïe 25, 6-10 ; Philippiens 4, 12-20 ; Matthieu 22, 1-14)

Voyez tout ce que promet le Seigneur, dans notre première lecture, de pourvoir à son peuple ! L'image de viandes grasses et de vins capiteux est séduisante au point de nous distraire, presque, de tout le reste. 

Il y a bien plus encore : il fera disparaître la mort pour toujours, il essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. Voyez comment, dans chaque cas, l'intervention de Dieu est définitive, complète.

Aussi dans le psaume d'aujourd'hui, qui résume la réalité de notre perspective : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ».

Et pourtant, il semblerait qu'aujourd'hui ces images aient perdu de leur attrait. C'est comme les invités au mariage, qui non seulement refusent de venir à la fête, mais aussi maltraitent les messagers. Quel découragement pour les croyants, qui voient leur nombre décroître.

En 1846, l'héritage anticlérical de la Révolution française demeurait fort. C'est dans ce contexte que s'inscrit l'apparition de Marie à la Salette. En faisant des reproches à son peuple, elle espérait lui ôter les reproches ; parlant de la mort des petits enfants, elle espérait qu'il se tourne en confiance vers Celui qui a fait disparaître la mort pour toujours.

On comprend, comme st Paul, ce que c’est savoir vivre de peu, et être dans l’abondance, du moins matériellement parlant. Plusieurs le font. Mais c'est tout autre chose de se priver de ce que le Seigneur nous offre. Paul fait une promesse tout aussi merveilleuse que celle d'Isaïe : « Mon Dieu comblera tous vos besoins selon sa richesse, magnifiquement, dans le Christ Jésus ».

Une chose est nécessaire pour cela : le vêtement de noce, qui est la foi. Et la foi vive que la Belle Dame cherche à réveiller nous aidera à faire les trois choses qu'elle nous demande : nous convertir, bien prier, et faire passer son message.

La conversion inclut, sans s'y limiter, le retour aux sacrements. Si nous nous souvenons des sept péchés « capitaux », nous pouvons demander au Seigneur qu’il « ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur », afin de discerner quelles vertus et quels pratiques nous devrons personnellement cultiver, et « pour que nous percevions l’espérance que donne son appel ».

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
jeudi, 24 septembre 2020 20:15

Nouveau Conseil Provincial - Italie

Nous avons la joie de vous annoncer le nouveau conseil Provincial de la Province Marie Médiatrice (Italie). Le chapitre Provincial qui est actuellement en session à Salmata a élu aujourd’hui 24 septembre 2020 :

P. Gian Matteo Roggio,supérieur provincial (au centre)

P. Heliodoro Bernardos Santiago, premier conseiller (à droite)

P. Amador Marugán Patiño, deuxioème conseiller (à gauche)

Nous prions pour le succès de leur ministère au service de la Province d’Italie et pour toute la Congrégation.

Publié dans INFO (FR)
jeudi, 24 septembre 2020 10:10

La Salette et le chemin d’Emmaüs

La Salette et le chemin d’Emmaüs

Septembre 2020

Une pédagogie de proximité, d’intimité et d’empathie…

Luc a écrit vers l’an 85 pour la communauté grecque d’Asie Mineure, qui vivait dans des circonstances difficiles, dues à des facteurs internes et externes.

À l’intérieur, il y avait des tensions qui rendaient la vie de la communauté difficile : d’anciens pharisiens qui voulaient imposer la loi de Moïse (Actes 15,1) ; d’autres qui voulaient suivre de plus près l’exemple de Jean-Baptiste et qui n’avaient pas entendu parler du Saint-Esprit (Actes 19,1-6) ; d’autres encore qui se disaient disciples de Pierre, ou de Paul, ou d’Apollo, ou du Christ (1Cor 1,12). À l’extérieur, la persécution de l’Empire romain s’intensifie, et son idéologie continue d’exercer une influence toujours plus forte et plus pénétrante.

Dans ce contexte, Luc écrit avec un double objectif. D’une part, il écrit pour guider et encourager le cheminement de foi de ses destinataires ; d’autre part, pour aider hommes et femmes à être non seulement des disciples du Ressuscité, mais aussi des missionnaires ou, comme le dirait saint Paul, des ambassadeurs du Ressuscité (cf. 2Cor 5,20). De même, la Belle Dame de La Salette, par les paroles adressées à Maximin et à Mélanie vise à guider, encourager et édifier des missionnaires ou ambassadeurs du Fils.

Emmaüs. - Un récit qui guide, encourage et édifie notre foi ; un épisode qui se révèle être une métaphore de notre existence. Ce n’est pas un hasard, la métaphore du voyage est, pour la Bible, la métaphore préférée de l’être humain, de l’existence et du cheminement. Emmaüs parle à et de chacun de nous. De plus, Emmaüs illumine La Salette. Le Fils ressuscité fait écho à la Mère, en l’occurrence la Belle Dame de La Salette.

Comme Marie à La Salette, le Ressuscité se révèle être pour les deux disciples autant un interprète qu’un éducateur et un maître. Se tournant vers les textes sacrés, Jésus aide les deux disciples d’Emmaüs à interpréter et à lire « théologiquement » les derniers événements arrivés à Jérusalem. De même, la Belle Dame de La Salette nous invite à interpréter les événements humains comme un réceptacle du divin.

Comme Marie à La Salette, sur la route d’Emmaüs le Ressuscité se révèle éducateur et maître. Comme la Mère, le Fils, à travers deux questions simples (Luc 24,17.19), se fait promoteur d’une « culture de la rencontre ». Le Ressuscité, en effet, est capable d’atteindre Cléophas et l’autre disciple là où ils se trouvent : dans leur déception, leur découragement, leur résignation (cf. Luc 24,17).

Dans le cas de l’apparition à La Salette, la Belle Dame n’hésite pas, délicatement, à changer de registre, passant du français au dialecte local, au patois. Tous deux, le Fils et la Mère, savent créer de la proximité, de l’intimité, de l’empathie.

Comme Marie à La Salette, le Ressuscité module le rythme de son cheminement sur celui des deux disciples. Le Ressuscité est patient, comme la Belle Dame de La Salette avec Maximin et Mélanie. De manière significative, Luc souligne que « commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Luc 24,27). En d’autres termes, le Ressuscité accompagne les deux disciples afin qu’ils puissent intérioriser et personnaliser une histoire qui les implique directement, une histoire qui ne passera jamais.

Comme Marie à La Salette, le Ressuscité rencontre les disciples afin que les disciples puissent rencontrer le Ressuscité de Nazareth. L’accompagnement débouche sur l’identification. L’accompagnement de Jésus les transforme. Ces mêmes yeux qui étaient initialement incapables de reconnaître le Ressuscité (Luc 24,16), s’ouvrent et le reconnaissent à la fraction du pain (Luc 24,31). Une fois que les disciples ont appris à reconnaître le Ressuscité, Jésus disparaît. Maintenant que les disciples savent le voir, Jésus disparaît de leur vue.

Le chemin Jérusalem-Emmaüs-Jérusalem est un chemin de libération et de guérison. De la cécité à la vue. La présence du Ressuscité guérit parce qu’elle libère. Mais nous devons savoir le reconnaître au long du chemin de notre pèlerinage humain.

En même temps, l’épisode lucanien est aussi une sorte de Magna Carta pour tous ceux qui se reconnaissent comme disciples-missionnaires du Ressuscité. En effet, en contemplant la pédagogie du Ressuscité, nous pouvons mettre en évidence quelques traits saillants qui caractérisent la nouvelle évangélisation. Il en va de même pour la Belle Dame de La Salette : comme les paroles et les gestes de son Fils, ses paroles et ses gestes nous inspirent, nous guident et nous aident à vivre ce pèlerinage terrestre comme féconds ouvriers de la nouvelle évangélisation.

Une pédagogie de la Parole : des larmes à la joie…

« Notre cœur ne brûlait-il pas en nous,

tandis qu’il nous parlait en chemin

et nous ouvrait les Écritures ? » (Luc 24,32)

Notre fil conducteur est le voyage des deux disciples d’Emmaüs (Luc 24,13-33), ainsi que l’irruption de Marie très sainte dans la vie de Maximin et de Mélanie sur la montagne de La Salette. Un message de joie arrive des Alpes, malgré ses terrifiantes vérités. Comme les deux disciples d’Emmaüs, après avoir rencontré la Belle Dame les deux voyants ressentent une joie profonde. Comme il ressort de son témoignage : « Après (sa disparition), nous sommes restés très heureux et nous avons à nouveau pris soin de nos vaches ».

La joie des disciples d’Emmaüs naît de l’écoute attentive de la parole de l’illustre inconnu. Par la suite, la joie prend le dessus dans leur vie, ils quittent l’inertie et courent partager avec les autres la joie dont ils étaient remplis ; de simples récepteurs ils deviennent aussi des transmetteurs, ils cessent d’être de simples auditeurs pour commencer l’acte de proclamation du Ressuscité, c’est-à-dire pour amener l’humanité à la communion avec le Divin Maître.

Voici, à son tour, un des contenus forts que l’on peut voir dans les paroles de la Belle Dame en pleurs : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre... s’ils se convertissent ». Tout a un sens dans la soumission à la parole. C’est la joie profonde que ressent Marie lorsqu’elle dit oui à l’annonce de l’Ange. Le Magnificat est exactement cela, lorsqu’il montre le cœur d’une personne qui s’est soumise à la Parole.

Comme à Emmaüs, de l’expérience de La Salette naît une spiritualité, c’est-à-dire une manière de suivre Jésus correctement, sous la conduite du renouveau du rôle de Marie dans l’économie du salut, car dès le début elle nous demande d’être obéissants à son Fils (fais ce qu’il te dit).

Quelle est la caractéristique de la spiritualité de La Salette-Emmaüs ? A partir de la description de l’évangéliste Luc (Luc 24,13-35) et du contenu du Message de La Salette, nous trouvons en parallèle quelques éléments qui peuvent faire partie de cette spiritualité : marcher en se rapprochant de l’autre ; se rapprocher de l’autre à la manière du ressuscité ; illuminer la vie par la parole de Dieu ; entrer dans le cœur qui s’ouvre ; partager ; revoir la vie à la lumière de la foi ; être disciple du Christ, c’est être missionnaire.

Une pédagogie qui conduit au ciel…

L’Apparition de Marie s’est déroulée en trois étapes : la première en position assise, le visage caché dans les mains ; la deuxième debout, en parlant aux enfants ; et la troisième, surtout dans sa dernière phase, lorsque la Belle Dame a gravi le chemin sinueux qui mène au sommet et a communiqué ses dernières paroles.

Marie ne suggère en aucune façon aux enfants comment ils devront se comporter après son départ. Elle ne leur dit pas d’aller dans un hameau du village de La Salette. Elle ne leur demande pas non plus d’aller voir le curé de La Salette, ni ne leur recommande de raconter leur rencontre avec elle à l’évêque du diocèse de Grenoble. Non. Marie n’a fait que monter au col, et les enfants l’ont suivie de près. Les paroles « Faites-le passer à tout mon peuple » prononcées deux fois à la fin de la rencontre avec Mélanie et Maximin, non seulement signifient la transmission du Message aux autres, mais incitent également à imiter Son exemple, à regarder le chemin « ascendant » parcouru par Elle, avec l’attitude d’une personne profondément persuadée en son cœur et en son âme d’avoir une dignité et une identité d’héritier et d’habitant du Ciel.

Sur terre il y a un unique but à atteindre, lorsqu’arrivera la fin du monde : le ciel. Marie à La Salette, qui monte et pour finir regarde vers le ciel, nous indique cet objectif de notre pèlerinage terrestre. La route n’est pas seulement en montée, elle est également tortueuse - comme l’est la vie sur terre après le péché originel. Mais il y a avec nous son Fils Jésus-Christ, qui se dépensera pour nous expliquer cette vie et nous éclairer sur elle à la lumière nouvelle de l’Évangile, au moyen de ses paroles ainsi qu’avec l’événement de Sa Mort et Résurrection.

Suivons donc Celle qui, lors de l’Apparition à La Salette, monte sur le col - avec la croix de Jésus-Christ sur la poitrine - puis élevée dans les airs se dissout, étant convaincus que la grâce nous sera toujours donnée par son Fils. Il dispose de tous les moyens permettant de nous obtenir notre salut au Ciel. Lors de chaque Eucharistie célébrée sur terre nous prononçons ces paroles sans cesse et consciemment, en nous tournant vers Jésus-Christ : « [...] dans l’attente de ta [seconde] venue », afin qu’au Jour du Jugement, lors de la Parousie, nous soyons justifiés par Lui pour la vie éternelle.

Les véritables chrétiens ne s’arrêtent jamais sur la route qu’ils parcourent au cours du temps de la vie terrestre. Ils montent toujours en direction du ciel. Sans jamais s’arrêter.

Publié dans INFO (FR)
mercredi, 16 septembre 2020 18:31

Année Mariale

Année Mariale

L’Année Mariale débutera le 19 septembre 2020. Les Missionnaires de Notre Dame de la Salette ainsi que les fidèles laïcs qui sont familiers avec le message de la Belle Dame se préparent pour le 175ème anniversaire de l’Apparition de Notre Dame à La Salette (19.09.2021).

(Pour plus d’informations, voir la lettre du Supérieur Général pour le 19 septembre 2020 en pièce jointe).

Publié dans INFO (FR)
mercredi, 16 septembre 2020 18:31

Année Mariale - prière

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