Lettre - Pâques 2024
Sainte Pâques 2024 « Notre Rédempteur est ressuscité des morts : Chantons des hymnes au Seigneur notre Dieu, Alléluia » (Extrait de la liturgie) Chers frères, Avec l’arrivée de la Sainte... Czytaj więcej
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Jacek Pawłowski

Jacek Pawłowski

Le mystère du pardon

(24e dimanche ordinaire : Ben Sira 27, 30—28, 7 ; Romains 14, 7-9 ; Matthieu 18, 21-35)

Commençons aujourd'hui avec de la statistique. Combien de fois, je me demande, Dieu a-t-il pardonné à son peuple, par rapport au nombre de fois où il l'a puni ? Avec un peu de recherche on trouve que, dans la vaste majorité des cas, le pardon est donné, ou promis.

Un des textes classiques se trouve dans le Psaume d'aujourd'hui : « Aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés ».

Dans la première lecture et dans l'Évangile, on voit clairement que notre point de départ, ou notre position par défaut, devrait être la disposition—osons dire l’enthousiasme—pour pardonner.

Cependant, lors de mes recherches, j'ai aussi remarqué le nombre de fois où le pardon est jumelé à l'expiation. Un exemple typique se voit dans le Lévitique 5, 13 : « Le prêtre accomplira pour l’homme le rite d’expiation pour la faute qu’il a commise, et il lui sera pardonné ».

C'est là que se trouve le lien avec la lecture des Romains. Paul écrit : « Si le Christ a connu la mort, puis la vie, c’est pour devenir le Seigneur et des morts et des vivants ». Le contexte de cette expression apparaît dans la phrase suivante : « Alors toi, pourquoi juger ton frère ? Toi, pourquoi mépriser ton frère ? Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu ».

Nous ne sommes pas seigneurs les uns des autres. Ce titre appartient exclusivement à Jésus. Il l’a reçu lorsqu'il s'est offert sur la croix pour l’expiation de nos péchés. En tant que ses disciples, nous n'avons pas le droit de refuser le pardon.

La soumission à laquelle la Belle Dame de La Salette nous appelle inclut l’acceptation du pardon gagné pour nous par son Fils. Ce sera alors notre joie de lui rendre l’honneur qui lui est dû.

Le romancier Terry Goodkind écrit, « Il y a de la magie dans le pardon sincère : dans le pardon que l’on donne, mais plus encore dans le pardon qu’on reçoit » (Temple des vents).

Remplacez le mot "magie" par "grâce", et voyez comment le texte se transforme : il ne s’agit plus de paroles de sagesse, mais d’une invitation à entrer à l’intérieur d’un des grands mystères de notre foi.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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La correction maternelle

(23e dimanche ordinaire : Ezékiel 33, 7-9 ; Romains 13, 8-10 ; Matthieu 18, 15-20)

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus prévoit les conflits inévitables qui surgiront entre les membres de son Église.

Son premier souci est que la question soit résolue paisiblement. L’on ne devrait pas permettre qu’elle s'envenime et produise de sérieuses divisions, qui pourraient se propager dans la communauté.

Il est tout aussi important que la cause reste à l’intérieure de l'Église. Dans 1 Corinthiens 6, St. Paul se plaint des croyants qui font appel aux tribunaux civils : « N’y aurait-il parmi vous aucun homme assez sage pour servir d’arbitre entre ses frères ? Pourtant, un frère est en procès avec son frère, et cela devant des gens qui ne sont pas croyants ! »

Plusieurs communautés religieuses ont (ou avaient) une pratique appelée « la correction fraternelle ». Deux par deux, ou en petits groupes, les membres signalent les fautes de chacun. Idéalement, chacun prendrait à cœur ces commentaires avec gratitude et s'efforcerait d’en profiter.

Certains pourraient même être appelés à un rôle plus prophétique, surtout s'ils croient que la communauté elle-même risque de s'égarer. Comme Ezékiel, ils se sentent obligés d’avertir les autres.

Même en ce cas, il faut demeurer fidèle au commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Nous devons agir envers les autres sans causer ni prendre offense, et sans occasionner l’endurcissement des cœurs. Ainsi la question de la réconciliation ne se pose pas.

Mais puisque l'Église est faite de véritables êtres humains, il y aura occasionnellement conflit, à partir soit de fortes divergences d'opinion, soit de graves accusations de méfaits, etc. La première précondition pour la réconciliation : les parties opposées doivent la désirer sincèrement. 

Et quel rapport a tout cela avec la Salette, pourrait-on se demander. Beaucoup. Marie s'est adressée à un peuple absorbé par ses propres troubles et blâmant Dieu. Ils avaient tellement perdu de vue le Christ que la réconciliation n’était même pas dans leur pensée.

Il a fallu une Belle Dame, parlant en termes prophétiques, pour leur faire voir que la réconciliation était désirable, et réalisable.À travers ses larmes, elle a offert une correction maternelle, nous livrant le modèle d’un cœur qui réconcilie véritablement.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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L’insistance de Dieu

(22e dimanche ordinaire : Jérémie 20, 7-9 ; Romains 11, 33-36 ; Matthieu 16, 13-20)

La plupart des systèmes juridiques accordent à un accusé le droit de garder le silence. Le prophète, au contraire, comme l'a appris Jérémie, n'a pas ce droit. La parole de Dieu brûlait en lui avec une telle intensité qu'elle ne pouvait pas être maîtrisée.

C’est ainsi que Notre Dame de la Salette a dû parler. Elle se sentait obligée de parler en notre nom, dans une prière incessante à son Fils ; et elle est venue, avec urgence, parler à son peuple, avec un message plus long et plus complexe, on pourrait même dire plus intense, que dans plusieurs autres apparitions mariales.

Elle ne laisse à son peuple qu'un seul choix : refuser de se soumettre ou se convertir. Ou, pour nous servir du langage de Saint Paul, elle leur dit : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait ».

Discerner la volonté de Dieu, ce n'est pas un exercice académique. Il vise un seul but : nous rendre capable de vivre en harmonie avec Dieu en accomplissant ce qu'il nous demande.

Avez-vous, peut-être, fait une expérience de conversion majeure ? À ce moment-là, vous saviez, au moins de façon générale, où Dieu vous conduisait. Saviez-vous à quoi vous vous engagiez ? Pouviez-vous prévoir la croix à porter, les façons dont vous alliez devoir perdre votre vie à cause de Jésus ?

Si ce n'est pas immédiatement, vous avez découvert au temps voulu la manière spécifique dont vous accompliriez la volonté de Dieu. Idéalement, cela devint une passion, et vous avez atteint un point où vous ne pouviez plus vous retenir, même si vous le vouliez. Le psaume d'aujourd'hui exprime cette intensité : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau ».

Même si l'on a un directeur spirituel, le discernement demeure profondément personnel. Cela explique la différence entre ste Thérèse de Calcutta, ste Thérèse de Lisieux et ste Thérèse d'Avila. Nous construisons tous différemment sur les mêmes fondations.

Il est merveilleux de constater combien de personnes ont découvert une passion pour la Salette. Même là, les possibilités sont infinies, puisque chacun de nous réagit à un aspect différent de l'Apparition et/ou du message.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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La clé

(21e dimanche ordinaire : Isaïe 22, 19-23 ; Romains 11, 11, 33-36 ; Matthieu 16, 13-20)

Comme d'habitude, il y a un lien évident entre la première lecture et l'Évangile. Il s’agit du symbolisme des clés. Éliakim recevra les clés de Shebna ; Jésus confie à Pierre les clés du royaume des cieux.

À première vue, cela pourrait sembler être une récompense gagnée par Pierre pour avoir répondu correctement à la question, « Pour vous, qui suis-je ? » Loin de là. C'est le Père qui lui a révélé cela. 

Comme la même question se pose de génération en génération, nous devons y répondre personnellement. La réponse de Pierre n'est pas évidente. Que faire quand on se trouve parfois entouré de personnes qui se moquent de notre religion ? Peut-être que cela fait partie de ce que st Paul appelle « les décisions insondables et les chemins impénétrables » de Dieu. Et alors, quelle est la clé pour maintenir la paix de l’âme ?

À la Salette, la Vierge a mentionné une telle situation. Les quelques fidèles devenaient de moins en moins nombreux, dans un monde agressivement anticlérical. La clé que Marie offre est celle qu'elle portait autour du cou : l'image de son Fils crucifié.

Elle a mis l’emphase sur l'importance de notre rapport avec Jésus, et avec la croix sur laquelle il est mort pour nous. Loin de profaner son nom, nous devons proclamer en paroles et en actes : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Cela signifie vivre en disciples fidèles et, oui, joyeux.

Jésus a dit à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle ». Bien qu’il ne s’agisse pas de mentalité de forteresse, la promesse nous donne du réconfort.

Il y a un autre encouragement dans le psaume d'aujourd'hui : « Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ». Comme pour Maximin et son papa sur le chemin du retour de la terre du Coin, son œil fidèle nous suit. 

Avec Marie, nous pouvons prier sans cesse. Nous pouvons nous approprier les paroles du psaume responsorial : « Seigneur, éternel est ton amour : n’arrête pas l’œuvre de tes mains ». Même si rien ne change, nous pouvons être ce qu'Isaïe appelle « une cheville dans un endroit solide », inébranlables dans notre foi.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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Un message universel

(20e dimanche ordinaire : Isaïe 56, 1-7 ; Romains 11, 13-32 ; Matthieu 15, 21-28)

Pour des raisons non immédiatement claires, la mission de Jésus n'incluait pas les gentils, quoiqu'il ait répondu à la prière d'un centurion romain (Matthieu 8, 5-13) et, dans l'Évangile d'aujourd'hui, d'une femme cananéenne.

Plus tôt, quand il envoya les douze pour leur première expérience missionnaire, il leur a donné l'instruction suivante : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël ». Seulement à la fin de l'Évangile de Matthieu leur donne-t-il la charge : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples ».

Plus tard, et après maintes persécutions, la prière du psalmiste, « Que les peuples, Dieu, te rendent grâce », a été exaucée. Dans chaque nation, aujourd'hui, se trouvent au moins quelques personnes qui accomplissent la prophétie d'Isaïe : « Je les conduirai à ma montagne sainte, je les comblerai de joie dans ma maison de prière ».

Mais l'universalité (en tant qu’inclusive), voilà un défi. Chaque groupe tend à une certaine exclusivité. Dans l'Évangile d'aujourd'hui, les disciples implorent Jésus de faire partir la Cananéenne, non seulement parce qu'elle n’est pas juive, mais aussi parce qu'elle est ennuyeuse.

Vous êtes-vous déjà retrouvé à essayer d'éviter une situation gênante, des personnes difficiles, des appels acharnés de la part de quelqu'un dans le besoin, etc. ? Il peut alors devenir difficile de maintenir l'esprit d'inclusion inhérent à notre mission de Réconciliation. 

St Paul avait, dans sa vie passée, essayé d'exclure les chrétiens du judaïsme. Aussi, certains des premiers chrétiens juifs ont voulu exclure les gentils. Puis, à la suite, Paul désirait apporter le salut du Christ aux juifs comme il l'avait fait pour les gentils.

Cette vision trouve un écho dans les dernières paroles de Marie dans son message à la Salette : « Vous le ferez passer à tout mon peuple ». De nos jours, il y a des missions salettines dans 27 pays (et on continue à découvrir de petits sanctuaires de la Salette dans d'autres endroits), mais cela nous laisse plus de 150 pays où la Salette est inconnue. Comparé à la diffusion de l'Evangile, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir !

Le message comporte de nombreux éléments, attirant des personnes différentes de différentes façons. C'est vrai aussi pour nous, les messagers, individuellement uniques mais, ensemble, universels.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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J’écoute

(19e dimanche ordinaire : 1 Rois 19, 9-13 ; Romains 9, 1-5 ; Matthieu 14, 22-33)

L'histoire d'Elie dans la caverne donne presque l'impression qu'il fut surpris que Dieu lui soit venu dans « le murmure d’une brise légère ». Après tout, dans d'autres épisodes de la vie du prophète, sa relation avec le Seigneur avait davantage affaire au feu, et Dieu l’enleva au ciel dans un ouragan.

Il n'y a pas moyen de prédire quand ou comment Dieu nous parlera. Mais Elie se tenait devant le Seigneur, sensible à sa présence, prêt à entendre et à servir.

La conversion de saint Paul fournit un autre exemple d’une rencontre surprise avec le Seigneur. Mille huit cents ans plus tard, personne n'aurait pu prévoir que Mélanie Calvat et Maximin Giraud, avec leur éducation religieuse minimale, entendraient la parole de Dieu par l’entremise des paroles d'une Belle Dame.

Le psaume d'aujourd'hui décrit une rencontre surprenante : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ». Voyez comment tout cela est entrelacé, tout en résumant l’intention des interventions divines aussi bien que mariales.

Nous vivons dans un monde où la paix semble une cause perdue, la vérité n'est plus la vérité. La fameuse question de Pilate, « Qu'est-ce que la vérité ? » nous entoure. Malheureusement, l’amour semble parfois s'opposer à la vérité, surtout lorsque la vérité est pénible. A la Salette, cependant, Marie a su combiner la vérité de son message avec la tendresse de sa voix et de ses larmes.

Tendresse, vérité, justice, paix : toutes se trouvent au cœur de notre désir d'être en harmonie avec Dieu et de mener une vie réconciliatrice. Mais comment atteindre cet objectif ? 

Il faut, d'abord, reconnaître et accepter qu'il n'y a aucune garantie de succès. Même st Paul, serviteur fidèle qu'il était, regrettait son échec. Il existe parfois une lueur d'espoir, mais, comme Pierre marchant sur les eaux, nous succombons à la panique et nous entendons Jésus nous dire : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Jésus gravit la montagne pour prier. La caverne d'Elie se trouvait dans la montagne de Dieu, l'Horeb. La Salette est dans les Alpes. Les "temps de Dieu" intenses sont souvent décrits comme une sorte d’exaltation. Mais qui d’entre nous peut décider quand, où et comment le Seigneur nous parlera ?

C'est ordinairement avec le recul que nous reconnaissons la voix de Dieu. Quand l'avez-vous entendue dernièrement ?

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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Partagez la richesse

(17e dimanche ordinaire : 1 Rois 3, 5-12 ; Romains 8, 28-30 ; Matthieu 13, 44-52)

Quand nous disons que nous aimons quelque chose—un mets préféré, le sport ou la musique—c'est une simple façon de dire que nous y prenons un plaisir particulier.

Ce n'est pas exactement le sens lorsque, dans le psaume d'aujourd'hui, nous disons au Seigneur : « J’aime tes volontés, plus que l’or le plus précieux ». Quelle est la différence ? La réponse se trouve dans le possessif ‘tes’. Le psalmiste n'est pas un juriste qui aime résoudre toutes les subtilités (et trouver les failles) de la loi. Le contexte est ici sa prière, adressée au Dieu qu'il aime.

Dans l'Évangile, les deux premières paraboles cherchent à démontrer que le royaume des cieux est de si grande valeur, qu'il faut être prêt à vendre tout ce que l'on possède pour l’obtenir.

Il y a, tout de même, une différence importante entre le trésor caché dans le champ et le royaume des cieux. Dans le premier cas, la personne qui trouve le trésor, nous le supposons, le garde pour elle-même, ou s’en sert pour s'enrichir davantage.

Mais dans le cas du royaume, celui qui l'a trouvé et l'aime est porté à le partager.

La Bible est un véritable trésor que Dieu nous a donné. Est-ce que nous l'apprécions ? Elle nous fournit une richesse de Sagesse, de Savoir, de Commandements et de Préceptes qui nous guident sagement. Les aimons-nous ? Et en plus de tout cela, nous avons les sacrements. Aimons-nous ces perles de grande valeur, détenues par la communauté des croyants ?

Ces réflexions hebdomadaires sont dédiées à ceux qui aiment la Salette. Encore ici, il s’agit tout d’abord de notre amour pour une certaine Belle Dame, qui se nomme Celle qui pleure, et qui est venue nous rappeler les trésors que le Seigneur a mis à notre disposition.

Dans le texte complet de l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus demande : « Avez-vous compris tout cela ? » Ne serait-il pas merveilleux si, comme ses disciples, nous pouvions répondre : "Oui" ? Pas besoin d'être théologiens ou spécialistes des Écritures. Le psalmiste nous le rappelle : « Déchiffrer ta parole illumine, et les simples comprennent ».

Ainsi que pour le royaume des cieux, la Salette n'est pas quelque chose à sauvegarder pour nous seuls. Nous avons reçu la charge de faire passer le message à tout son peuple.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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Venez, écoutez, vivez

(18e dimanche ordinaire : Isaïe 5, 1-3 ; Romains 8, 35-39 ; Matthieu 14, 13-21)

« Venez, sans argent, sans rien payer », dit Isaïe en promettant une abondance de nourriture et de boisson. Qu’est-ce qui pourrait mieux attirer ?

À la Salette aussi l'abondance se promet—des monceaux de blé et des pommes de terre trouvées ensemencées par les terres—mais à une condition : la conversion. Isaïe semble préférable.

Mais ils ne diffèrent pas du tout. Lisez quelques lignes plus loin dans Isaïe, vous trouvez : « Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez ». Le prophète envisage un peuple qui vit selon la parole de Dieu. Il lance un appel à la conversion, et le souligne plus explicitement quelques versets après notre lecture : « Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde ».

Dans l'Évangile, la vision d'Isaïe se voit accomplie. Des gens de plusieurs villages viennent écouter Jésus. Lorsque ses disciples suggèrent que la foule soit renvoyée pour se procurer de la nourriture, il les nourrit, sans argent, sans rien payer.

Jésus a pris le pain, l’a béni, rompu, et donné à ses disciples à distribuer. Ce n'est pas encore la dernière Cène, mais le lien est évident.

Il n'est donc pas étonnant que Notre Dame de la Salette mentionne l'Eucharistie dominicale. C'est là où son peuple peut rencontrer son Fils, être nourri par lui et trouver force pour la route.

En tant qu'individus, communautés et nations, il faut s’attendre à des crises et des tragédies telles que celles énumérées par saint Paul dans la deuxième lecture.

L'antienne d'entrée d'aujourd'hui reflète une telle situation : « Viens me délivrer, Seigneur, Dieu, viens vite à mon secours : tu es mon aide et mon libérateur, Seigneur, ne tarde pas » (Ps. 69). La Belle Dame n'a pas trouvé une telle attitude chez son peuple. Au lieu de crier vers Dieu, ils blasphémaient son nom.

Lorsque nous prions du fond du cœur, « Tu es mon libérateur, Seigneur », nous avons confiance qu'aucune force en dehors de nous ne pourra nous séparer de l'amour du Christ. Puisse-t-il nous préserver de jamais nous détourner de lui.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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Retour à l'essentiel

(16e dimanche ordinaire : Sagesse 12, 13-19 ; Romains 8, 26-27 ; Matthieu 13, 24-43)

Ceux qui découvrent la Salette sont surpris quand ils lisent les paroles de la Belle Dame : « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder ». Ils se disent à juste titre : c'est le jour du Seigneur, pas de Marie. 

C'est vrai, mais la réponse vient en reconnaissant la nature et le ton bibliques de son message. Dans les prophètes et surtout dans les psaumes, nous devons parfois supposer qui parle, et ajouter mentalement : « Ainsi parle le Seigneur ». C'est le cas ici, aussi bien, du message de Marie.

La sanctification du sabbat nous vient du troisième Commandement. La Sainte Vierge fait également allusion au deuxième, « Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu », lorsqu'elle parle du « Nom de mon Fils ».

Les deux se basent sur le premier Commandement : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi ».

Cela a toujours posé un problème. Nous devenons facilement esclaves d'autres dieux.

C'est pourquoi le livre de la Sagesse et le psalmiste célèbrent tous deux la miséricorde et le pardon de Dieu. Dieu « accorde la conversion », parce qu'il est « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d’amour et de vérité ».

Les paraboles que nous lisons aujourd'hui signalent que nous sommes, individuellement et en tant qu'Église, une œuvre en cours. St Paul insiste pour que nous ne nous découragions pas. « L’Esprit Saint, écrit-il, vient au secours de notre faiblesse... Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles ». En d'autres mots, il connaît ce dont on a besoin.

L'événement et le message de la Salette s'inscrivent parfaitement dans cette perspective. Le défi, dans notre faiblesse, c’est de permettre à l'Esprit de briller au plus profond de nos cœurs et de faire tout son possible pour que la bonne semence qui vient de Dieu puisse s’enraciner et croître, comme la graine de moutarde, pour devenir grande et productive.

La conversion, le culte du seul vrai Dieu, la confiance persévérante en lui : voilà les moyens que la Salette nous apprend pour revenir à l'essentiel.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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Abondance

(15e dimanche ordinaire : Isaïe 55, 10-11 ; Romains 8, 18-23 ; Matthieu 13, 1-23)

Le père Paul Belhumeur, M.S., est passionné par la nature et la création. Il est aussi un avide jardinier, et comprend l'importance d'un bon terrain. Il a même sa propre recette pour un terrain entièrement naturel.

Je lui ai donc demandé de nous faire part de ses pensées au sujet des lectures d'aujourd'hui.

Dans la première lecture, il a noté l'image de Dieu qui nous vient de la nature et qui compare la parole « qui sort de ma bouche » à la pluie qui féconde la terre et la fait germer.

Dans le Psaume, Dieu a enrichi la terre, qui produit une abondance inimaginable : « Tu couronnes une année de bienfaits, sur ton passage, ruisselle l’abondance. Au désert, les pâturages ruissellent, les collines débordent d’allégresse ». Dans l'Évangile, la semence est fertile, mais nécessite une bonne terre.

Faisant le lien avec la Salette, le père Paul voit l'image de Dieu gâtée par le péché, même dans la nature ; il n'y a pas d'abondance. Mais l'image de Jésus brille sur la poitrine de Marie, offrant l'espoir.

Le texte complet de l'Évangile d'aujourd'hui comprend une citation d'Isaïe : « Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai ».

Le message de La Salette présente une solution à cette dureté de cœur. Pour recourir à l'image du jardin, l’on pourrait dire que la Vierge rappelle à son peuple les outils à portée pour prendre soin du jardin de l'âme. 

Nous avons les sacrements. Le Baptême arrose le terrain, l'Eucharistie fournit des engrais pour l'enrichir, la Réconciliation enlève les pierres, les épines et autres obstacles. 

La Sainte Mère l'Église fournit d’autres outils encore : L'Adoration, le Rosaire, une grande variété de dévotions. Parmi celles-ci, n'oublions pas nos neuvaines et nos prières salettines (au moins un Pater et un Ave Maria).

Rien de tout cela ne garantit une récolte abondante, ni littéralement ni spirituellement. Cela est du domaine de Dieu. Mais avec sa grâce, nous pouvons préparer le terrain, de façon que la semence (la Parole) prenne racine dans nos âmes, les rendant fertiles et fructueuses, lorsque nous faisons passer le message de Marie.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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